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Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? Matthieu 23:33
Nota Bene
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TÉMOIGNAGE
DE LISUNGI MBULA - VA
A BETHEL
(Mis à Jour le 01 01 2024)
Avant
de lire ce
témoignage,
nous vous encourageons à lire une
importante
mise en garde que nous avons
faite concernant les témoignages.
Cette mise
en garde
intitulée
"Avertissement Témoignages" se trouve sur le site www.mcreveil.org.
Chers
frères et chers amis, nous voulons partager avec vous cet extrait du
témoignage
de Lisungi Mbula, qui a servi satan dans l'ignorance pendant plus de
dix ans,
croyant que la puissance de satan était au-dessus de toutes les
puissances,
jusqu’au jour où il rencontra Jésus-Christ et fut délivré. Ce
témoignage
confirme les enseignements sur Le
Combat Spirituel et Le
Discernement que
nous avons déjà étudiés. Nous vous exhortons à lire ce témoignage,
ainsi que
ces deux enseignements, si vous ne les avez pas encore lus. Ils sont
d'une très
grande richesse. Vous les trouverez sur le site mcreveil.org.
Je
m'appelle
Lisungi Mbula. L'histoire que je vais vous
raconter est une suite d'événements mystérieux que j'ai vécus. J'ai
pratiqué la
magie pendant plus de dix ans. Le diable m'a tenu dans cette ignorance,
en me
convainquant que sa puissance était au-dessus de toutes les puissances.
Mais
Dieu est Amour, Il m'a relevé de la boue et j'écris maintenant tout ce
qu'Il a
fait pour mon âme en guise de témoignage. Après mes études primaires et
secondaires à Yangambi, j'ai trouvé mieux de continuer mes études
supérieures.
J'ai quitté Yangambi pour Kisangani en 1973. Là, j'habitais chez ma
cousine.
Elle se débrouillait pour nourrir sa famille. Mon beau-frère était sans
emploi,
et ma présence chez eux l'indisposait. J'ai vite compris qu'il ne
voulait plus
de moi chez lui. Il m'arrivait parfois de rester à jeun deux ou trois
jours.
J'avais maigri, j'étais sale et souvent malade. Ma situation sociale
était
connue de tous mes camarades et de certains de mes professeurs. J'étais
à bout,
ne sachant que faire, sinon abandonner mes études et rentrer chez moi.
Mais
l'idée du chômage me chagrinait. Je persistai donc en priant. Je
demandais à
Dieu de me venir en aide.
Toutes
mes
prières restaient lettre morte au point où je
doutais de l'existence de Dieu. Je me disais: "Mon père est chrétien et
il
prie tous les jours. Chaque dimanche, il assiste au culte et donne son
offrande. Pourtant, il demeure toujours pauvre. Moi aussi, je vis la
même
situation: Je suis très pauvre, souffrant, affamé. Quel mal avons-nous
commis,
pour que le Ciel nous punisse ainsi? Le Dieu miséricordieux et
Tout-Puissant
dont mon père m'a tant parlé avec admiration, existe-t-Il réellement?
Si oui,
pourquoi permet-Il que je passe par de telles épreuves?" Devant toutes
ces
questions sans réponse, je conclus que Dieu n'existait pas, et que
c'étaient
les prêtres et les pasteurs qui L'avaient créé pour nuire aux naïfs. Un
jour,
mon professeur de Botanique Systématique m'invita chez lui. En chemin,
il me
dit avoir entendu ses collègues s'inquiéter à mon sujet, et il me
proposa
d'habiter chez lui. J'accueillis cette bonne nouvelle avec une grande
joie. Je
déménageai aussitôt de chez ma cousine, pour ma nouvelle maison. Là, ma
condition sociale s'améliora. Je recouvrai la santé et consacrai la
plupart de
mon temps à mes études.
Un
soir, alors
que je révisais mes cours, mon professeur
entra dans ma chambre, et dit: "Je trouve que tu es bien ici, et tes
études vont bon train. Mais une chose est certaine: Si tu continues
dans la vie
ainsi sans aucune protection, tu ne feras pas long feu. Car, sans ce
moyen que
je veux te proposer, tu pourras peut-être terminer tes études et
travailler,
mais tu demeureras toujours pauvre et malheureux. Je vois comment tu te
sacrifies pour aider les tiens. Je l'approuve. D'ailleurs, c'est l'une
des
raisons qui me poussent à t'aider. J'ai songé à ton avenir, et te
demande
d'être patient et courageux, car je te donnerai une puissance."
Quatre
jours
après, il m'apporta un catalogue, et il me
dit de le lire attentivement. Il me donna trois jours pour cela. Après
quoi, je
devais choisir, parmi les différents sujets présentés, ceux qui
intéressaient.
Il y était question de la magie, surtout des applications des
phénomènes magiques
aux différents domaines de la vie courante. Étant étudiant, je choisis
les
sujets liés à mes études, tels que le "bic magique," la "pilule
égyptienne" et le "mouchoir magique". À côté de chaque sujet
figurait une légende présentant l'utilité et le mode d'emploi de chaque
article. Un jour après la remise du catalogue et de mes préférences au
professeur, il m'apporta tout ce que j'avais choisi.
Soulevant
chaque
objet l'un après l'autre, il me dit:
"Ce bic magique a le pouvoir d'écrire tout seul. Il suffit de le mettre
entre les feuilles lors d'un examen, et il écrit tout seul les bonnes
réponses.
Mais pour ne pas attirer l'attention des autres participants, tu
pourras faire
semblant de griffonner n'importe quoi sur la page. À la correction, le
correcteur
ne verra que les bonnes réponses... Cette pilule égyptienne a pour
fonction de
stimuler les mémoires faibles." Le professeur me tendit la pilule et
partit chercher de l'eau. Il me demanda de l'avaler en buvant l'eau
qu'il
m'avait donnée, ce que je fis. Puis il poursuivit: Ce mouchoir de
domination
servira à imposer ta volonté aux autres. Il te suffira de le passer
deux fois
sur ton visage et toutes tes suggestions seront admises à l'unanimité.
Il
s'assit et me considéra en silence d'un air grave. On aurait dit un
père qui
voulait confier à son fils une tâche qu'il savait d'avance pénible.
Puis il me
dit: Pendant deux ans, tu ne devras manger que des aliments crus.
Depuis lors,
il ne me fut plus possible de manger des aliments préparés, ni même
salés. Car
il faut utiliser de la chaleur pour la fabrication du sel, et le sel
était
aussi interdit. Je ne me nourrissais que de fruits, d'œufs crus, et de
certaines racines comme des tubercules: Carottes, manioc, patates
douces, etc.
que j’obtenais sans peine parce que je vivais chez le professeur.
Après
deux ans,
je repris un régime alimentaire normal.
Je précise que le professeur polonais dont il est question ici était un
prêtre
de l'église catholique romaine. Le fait qu'il me recueilli chez lui
suscita en
moi des sentiments de culpabilité, à cause de mes conclusions hâtives
sur la
non-existence de Dieu. Car je m'étais dit que Dieu existait quand même,
et
qu’Il avait envoyé Son serviteur à mon secours. Quel ne fut donc pas
mon
étonnement de voir un prêtre catholique m'initier à la magie indienne!
L'attitude de ce prêtre me conforta dans l'idée que Dieu n'existait pas
réellement. En
effet, si Dieu existait, c'étaient les prêtres qui étaient mieux
placés pour Le connaître. D'après le catéchisme de
l'église catholique
romaine, ils servent d'intermédiaires entre Dieu et les fidèles. Malgré
le fait
que ce prêtre célébrait la messe chaque jour, il connaissait la vérité,
celle
de la non-existence de Dieu. C'est pour cela qu'il me révélait le
chemin par
excellence, celui de la magie et donc du bonheur. Tel était mon
raisonnement à
ce moment-là. Une année après qu’il me fut interdit de consommer des
aliments
préparés, je constatai une grande transformation dans mon être. J'étais
devenu
très intelligent. Je pouvais lire dans les pensées de mes
interlocuteurs,
connaître leur identité, leur date de naissance et leur adresse, sans
qu'ils ne
m'aient rien dit auparavant. Tous les cours me semblaient être de
simples
révisions. Durant mes quatre années dans l'enseignement supérieur, je
ne fis
que me distinguer, de la préparatoire au troisième graduat.
Lorsque
les deux
années d'observance du régime
alimentaire qui m’était imposé furent accomplies, il ne cacha pas sa
satisfaction. Il me promit d'entamer des choses sérieuses avec moi et
me dit
qu’avant d'y arriver, il me donnerait une protection. Dès lors,
l'interdiction
était levée, je pouvais consommer tous les aliments et toutes les
boissons de
mon choix. Deux semaines après cette promesse, il m’apporta un nouveau
catalogue intitulé: "Atlas de bonne chance en toutes choses." Cette
fois, sans recueillir mon avis, il m'indiqua un sujet dans le
catalogue, et
dit: Je te remets la grande force divine du grand ashanti. À l'aide des
ciseaux, il coupa une mèche de mes cheveux et la mit dans un flacon.
Ensuite,
il préleva un peu de poussière sous mon talon droit et l'enveloppa dans
du
papier blanc. Il m'expliqua que ces choses prélevées de mon corps
serviront à
me garder, dans les moments difficiles. Il déposa ces choses dans un
tiroir, et
ajouta que cette force divine a le pouvoir de me protéger contre les
balles,
les morsures de serpents, les sorciers, la mort par noyade, par le feu,
par
asphyxie ou par accident, contre tout ennemi visible ou invisible...
Bref,
contre tout danger et tout mal. Le prof tira une bague à six bijoux de
sa
poche, me la donna et dit: Ce talisman te donnera la force nécessaire
pour
lutter contre vingt et une personnes, et de les vaincre. Tu pourras
dépasser
les lois physiques de la nature à ton gré: La pesanteur, l'altitude,
l'espace
et le temps...
Doté
de toutes
ces puissances et de ces protections, je
résolus de les expérimenter. Ce n'est pas que je doutais de la véracité
des
paroles du professeur, mais je voulais d'abord tester ma puissance pour
me
prouver à moi-même que j'étais important. C'est ainsi que je mis
volontairement
du poison dans ma nourriture. Lorsque j'approchai ma main du bocal
contenant la
nourriture empoisonnée, il se brisa de lui-même, avant même que ma main
ne le
touche. Un jour, des amis tentèrent de m'empoisonner. Ils déposèrent
une couche
d'acide sulfurique en poudre dans l'assiette qui m'était réservée, et
m'invitèrent à dîner. Je savais à l'avance que mon assiette était
empoisonnée.
Si j'avais refusé de manger, ils se seraient doutés de quelque chose,
qu'un
traître parmi eux m'aurait informé de leur infamie. Alors, pour leur
prouver
que j’étais supérieur à eux, il me fallait manger ce plat empoisonné.
Devant
tout le monde, mon assiette tomba au moment où ma fourchette toucha les
aliments, renversant son contenu. Plus tard, mes amis s'excusèrent et
me
confessèrent leur acte.
Après
cet
incident, mes amis rectifièrent leur position à
mon égard. Ils me considéraient comme un surhomme, protégé par des
êtres
invisibles. Aucun d'eux ne pouvait plus penser du mal de moi sans
éprouver des
sueurs froides. C'était là mon désir: la folie des grandeurs. J'étais
donc
invulnérable. Les femmes ne me disaient rien. Mais, avec mon mouchoir
magique,
je pouvais briser leur volonté et les obliger à faire ce que je voulais
qu'elles fassent. Un jour, je me disputai une femme avec un militaire,
un
commando, juste pour me faire de la renommée. Il était réputé pour sa
méchanceté dans la région. Lorsqu'il apprit mes amours avec sa
concubine, il la
battit violemment. La pauvre ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Elle
dépensait l'argent du commando à mon profit. Il arriva qu’il fût
informé par
les parents de la fille de ma liaison avec elle. En réalité, elle
aimait bien
son amant, mais, du fait qu'elle était sous mon pouvoir, sous
l'envoûtement,
elle ne pouvait agir à l'encontre de ma volonté. Cette situation était
connue
de tous et tout le monde en parlait.
Le
commando était
devenu la risée de toute la population
de Kisangani. Il était dépassé par mon succès auprès de sa petite amie,
malgré
les corrections qu'il lui infligeait. Poussé par la jalousie, car
c'était pour
lui une question de dignité et d'amour-propre, il décida de me tuer. Le
pauvre
ne savait pas qu'en agissant ainsi, il réalisait mes plans. Il restait
à
déterminer le lieu de mon exécution. Après m'avoir filé pendant
plusieurs
jours, chose que je savais d'avance, il me croisa dans un lieu
inhabité.
C'était vers 18h30, il faisait un peu sombre. En réalité, c'était moi
qui avais
organisé cette rencontre fortuite, car cette situation n'avait que
duré, il
fallait y mettre un terme. Il s'approcha de moi sans mot dire, sortit
un
revolver de sa poche, le dégaina, et tira à trois reprises sur moi, à
bout
portant. L'écho des coups de feu se répercuta dans les arbres. Je
sentis comme
un chatouillement l'impact des balles sur la peau de ma poitrine et de
mon
ventre. Je me grattai la peau à ces endroits, et recueillis les trois
balles
dans la main.
D’un
geste
sublime, je les tendis au commando, en lui
disant de tirer encore s'il le voulait. Aucun témoin n'avait assisté à
cette
scène. L'acte s'était déroulé avec une telle rapidité que son cerveau
n'eut pas
le temps d'enregistrer cette information. Le soldat resta ébahi, sans
comprendre ce qui lui arrivait. Je compris vite qu'il n'avait plus du
tout
envie de tirer. Il avait perdu la tête et était devenu comme un fou. En
réalité, il l’était bien devenu. Quel orgueil fut le mien, lorsque
j'expérimentai que même les balles tirées à bout portant ne me
causaient aucun
tort! L'impossible n'existait plus pour moi. Je pouvais voler dans les
airs
comme un oiseau, traverser une porte ou passer à travers un mur, me
rendre
invisible si je le voulais, etc. Je réalisais que si Dieu existait, je
devais
moi-même L’être, ou que je n’en étais pas loin! J'étais craint et
respecté
comme je le voulais. Rien ni personne ne m'inquiétait. Il m'arrivait
parfois de
faire certaines représentations magiques en plein air pour amuser la
galerie et
me rendre populaire. À l'aide d'un fil à tresser, je pouvais arrêter un
véhicule en pleine marche, et le forcer à reculer sans qu’il se coupe.
Cela
faisait
énormément plaisir aux spectateurs, et les
gens venaient en masse pour admirer ce phénomène. En réalité, ce
n'était pas le
fil qui exerçait une pression quelconque, mais la légion d'esprits qui
étaient
à mon service, et qui poussaient le véhicule en arrière. Le fil n'était
là que
pour faire illusion. Telle était la face connue de la magie que je
pratiquais.
En dehors de ces représentations, personne ne pouvait soupçonner que
j'étais
réellement dans la magie, hormis bien sûr le professeur et quelques
initiés.
J'étais bien connu à Kisangani. Même les petits enfants connaissaient
mon nom
et chantaient mes exploits. On parlait partout de moi. Cette notoriété
m’apporta quelques problèmes sérieux. Un jour, ignorant ce qu’on me
reprochait,
les agents de l'ordre public vinrent avec un mandat d'amener portant
bien mon
nom. Je les suivis sans protester, pour savoir ce qu’on me reprochait,
et
connaître l'identité du plaignant. Arrivé à la Gendarmerie, l'officier
chargé
de l'instruction de l'affaire ordonna à ses agents de me jeter au
cachot. Avant
que les gendarmes se saisissent de moi, je pus dire à l'officier:
Citoyen
Adjudant, sachez bien que quel que soit le motif, je ne peux être
arrêté, jugé,
condamné, battu ou emprisonné que si je le veux.
Mes
paroles
furent comme de l'essence jetée sur une
flamme, car elles attisèrent la colère de l'officier. C'était pour lui
une
grande insulte que je lui tienne un tel langage en public. Aidé par
deux
gendarmes, il me bouscula avec une grande brutalité dans le cachot,
dont il
verrouilla la serrure. Il empocha la clef, afin que personne ne vienne
à me
libérer sans passer par lui. De retour dans son bureau, il me trouva
assis dans
le fauteuil et je lui dis: Viens, assieds-toi et causons. Mais il ne
voulait
plus causer avec moi. En regardant son visage, je vis s'exprimer toute
une
série d'émotions. De la sérénité, il passa à la colère, puis à un grand
étonnement,
pour terminer par un sourire béat, hagard, sans expression aucune.
L'homme se
mit à courir dans la pièce à la manière des petits enfants qui jouent
au jeu de
cache-cache. Ce n'était pas beau à voir. Bref, l'Adjudant était devenu
fou.
Voyant ce qui lui était arrivé, j'eus pitié de lui.
Je
courus
l'attraper, et lui remis son esprit en place
grâce à quelques paroles magiques apprises du professeur. C'est de ta
faute!
Lui dis-je, quand il eut recouvré ses sens. Je repris: Si tu m’avais
écouté,
nous n'en serions pas là. Pour le consoler, je lui avais donné un gilet
pare-balles. Plus tard, nous devînmes de bons amis et l'incident fut
vite
oublié. Bien que détenant toute cette puissance, je n'avais pas la paix
pour
autant. Au début, j’étais joyeux de posséder une force dont d'autres
personnes
ne pouvaient même pas soupçonner l'existence. Mais, avec le temps, mes
désirs
augmentaient. Les actes qui me procuraient de la joie s'estompaient
dans ma
mémoire du fait de la monotonie. Comme dit un proverbe: "L'habitude est
une seconde nature." Je trouvais qu'il était normal que les choses se
déroulent comme je les faisais. Plus rien ne me procurait de la joie.
Je
remarquai que tout ce que je faisais ne me profitait réellement pas.
J'étais
populaire, mais sans un sou. Je fis part de cette
situation au professeur qui me dit qu'il m'avait tout donné. Il
suffisait que
je le désire pour obtenir tout l'argent dont j'avais besoin. Avec la
bague à
six bijoux que je possédais, je pouvais faire disparaître des objets de
plus de
50 kgs à plus de 50 mètres de distance. Sur le champ, il me donna un
objet
qu'il appela "tube magique" et dit: Ce tube a plusieurs applications
dans le domaine de la magie. Tu peux avec ce tube lire, voir, garder,
déplacer,
chercher, calculer, évaluer... Il y a plusieurs façons d'obtenir de
l'argent.
Je ne veux pas t'initier à toutes ces méthodes d'un coup mais, nous les
étudierons progressivement. La première méthode est appelée "vol
malin." Elle consiste à commander aux esprits errants de t’apporter de
l'argent. Tu peux préciser le lieu, la quantité, l'heure et la nature
de cet
argent. Lorsqu'il apparaîtra, il sera accompagné d'un chiffre indiquant
le
temps que tu dois mettre pour le dépenser. Cet argent est volé dans des
magasins ou des banques par des esprits errants. Voici les conditions
relatives
au "vol malin": Avec cet argent, tu ne pourras acheter aucun bien
durable; à l'heure convenue, tout l'argent devra être dépensé. Tu vois
qu'en
dehors de ces deux conditions, tu peux faire de cet argent tout ce que
tu veux.
Ceux qui ne respectent pas ces exigences doivent soit mourir, soit
devenir
fous.
Quelques
explications sont nécessaires pour bien
comprendre. Nous appelons cette méthode "vol malin," parce qu’il ne
sera pas découvert, car l'argent sera remis à sa place avant que le
propriétaire ne s’en rende compte. Tu ne dois pas acheter des articles
durables, car tout disparaîtra après le délai imparti. Si tu gardes cet
argent,
tu risques de mourir. Après l’achat d’un article non durable, si
l'argent que
tu remets au vendeur est mis ensemble avec de l'argent ordinaire, cet
argent
disparaîtra en même temps que l'argent ordinaire, après le délai. On
n'obtient
rien pour rien dans ce monde, mon fils. Cet argent ordinaire qui
disparaît sert
à renflouer les caisses secrètes et plus tard à acquérir d'autres
clients. Si
nous sommes sans pitié pour les récalcitrants, c'est parce que si
l'argent
n'est pas épuisé, c'est nous qui devons combler le vide. Donc, si le
client
meurt, c'est pour venir travailler pour nous afin de rembourser
l'argent que
nous avons versé à sa place. S’il devient fou, c'est que l'argent
ordinaire
disparu a suffi à combler les pertes, sans que nous subissions de
dommage. Mais
il sera quand même puni pour avoir enfreint les ordres, et pour nous
avoir fait
travailler pour rien.
Expérimente
d'abord cette méthode. Lorsque tu découvriras
ses inconvénients, je t'enseignerai une autre possibilité. Souviens-toi
de mes
paroles: patience et courage. En attendant, amuse-toi bien! Je retins
bien
chaque mot prononcé par le professeur. Après avoir pesé le pour et le
contre du
"vol malin," je me décidai à l'expérimenter. Assis dans mon salon, je
mis à exécution les procédures destinées à obtenir de l'argent. Je
spécifiai
bien les données: pour le lieu et l'heure, j'avais indiqué que l'argent
apparaisse sur la table de mon salon à quatorze heures. Quant à sa
quantité et
sa nature, j'avais spécifié vingt kilos en coupures de dix zaïres. Je
commis
une erreur sur la quantité, car, à quatorze heures, une montagne de
billets de
banque en coupures de dix zaïre apparut sur la table. Il y avait une
note au
destinataire indiquant le chiffre dix, et signifiant que j'avais dix
heures
pour évacuer de ma table cette montagne d'argent.
Après
calcul, je
trouvai qu'il me faudrait avoir tout
dépensé à minuit pile. Une joie mêlée de crainte s'empara de moi
lorsque
j'empochai des quantités d’argent afin d'aller les dépenser. À la
sortie de ma
chambre, je croisai en premier le domestique du professeur. Il me
demanda une
cigarette, et je lui remis 500 zaïres en coupures de dix. J'empruntai
un taxi
pour le centre-ville, vers les magasins. Je remis au conducteur le
quintuple du
prix normal de la course. Pour ne pas éveiller sa curiosité, je le
complimentai
en lui disant que c'est parce qu'il m'avait vite conduit à destination
que je
lui faisais cette faveur. En ville, je contemplai les articles à
travers les
vitrines des magasins. Une chemise attira mon attention. Au moment où
j'allais
entrer pour l'acheter, j'entendis une voix me dire: pas d'articles
durables!
Cette voix m'était familière, c'était celle du professeur. Je me dis,
en
m'éloignant du magasin: le professeur m'aime beaucoup, il ne veut pas
que je
meure ou que je devienne fou. C'est pourquoi sa voix me parvient
jusqu'ici pour
me prévenir du danger de la désobéissance.
Je
me dirigeai
vers un restaurant européen. Puisqu'il
m'était interdit d'acheter des articles durables, autant dépenser pour
la
nourriture, pour me venger. Je commandai des mets coûteux. Tout
l'argent que
j'avais emporté était épuisé. Je hélai un taxi et informai le
conducteur qu'il
recevrait le prix de sa course lorsqu'il m'aurait ramené où il m'avait
pris.
J'eus un haut-le-corps en arrivant dans le salon où se trouvait
l'argent. Ce
que j'avais pris avant de sortir avait été remplacé. Était-ce la
réalité ou
avais-je rêvé? Il était 15h, et l'argent était encore beaucoup sur la
table.
J'empochai une grande quantité, supérieur à la première, et je sortis.
J'étais
tourmenté par l'idée qu'à mon retour, je trouverais peut-être une autre
quantité d'argent qui aurait remplacé ce que j'avais emporté. Le
chauffeur
m'attendait au volant. Sans mot dire, je pris place à côté de lui. Mes
idées
étaient ailleurs. Je me dis que celui-ci en aurait pour son compte
quand il
verrait sa caisse vide le lendemain matin. Le taxi me déposa où il
m'avait
pris, au restaurant européen, je lui remis une importante somme
d'argent, sans
rien lui dire, car lui-même était conscient que je l'avais fait
attendre longtemps.
Ce
jour-là,
certains de mes amis se trouvaient dans le
restaurant. Je me souviens avoir offert une tournée générale à mes
frais. Tout
le monde mangea et but à mes frais. Cela me faisait du bien de sortir
l'argent
de mes poches pour le dépenser au vue de tout le monde. Avant que mes
convives
ne finissent leur consommation, j'exigeai la facture. Je payai cash et
je
m'éclipsai, de peur que certains curieux ne se mettent à poser des
questions
sur la provenance de cet argent. Je fis plusieurs va-et-vient entre la
maison
et le centre ville pour évacuer les 20 kgs de billets de 10 zaïres.
Cela peut
vous paraître simple. Mais dépenser une telle somme en 10h, à
Kisangani, en
1976, n'était pas chose facile. À 22h, il y avait encore une grande
quantité
d'argent sur la table. Une sueur froide s'empara de moi, et je fus
saisi d'une
peur atroce: peur de mourir, peur de devenir fou. Je me rappelai les
paroles du
prof lorsqu'il me recommandait le courage et la patience. Un peu de
calme
revint alors en moi. Je me dis que j'avais encore 2h devant moi, et
qu'il
n'était pas question de me laisser aller au découragement. Il fallait
changer
de tactique de dépense. Oh! Mes bien-aimés, il est meilleur de
travailler pour
Jésus que pour satan! Car le joug de Jésus est doux et Son fardeau
léger
(Matthieu 11:30).
Je
me rappelle
encore cette nuit comme si c'était hier.
Je jetai l'argent en l'air dans une cérémonie funèbre, dont je ne
connaissais
même pas le défunt! J'entrai avec précipitation dans un bar, et je
demandai aux
consommateurs leurs goûts. Puis je vidai mes poches devant eux sans
pour autant
toucher à un seul verre, de peur de m'enivrer, et de ne pas pouvoir
dépenser
tout l'argent que je possédais. C'était pitoyable. Vers 23h30, II ne me
restait
plus que quelques liasses de billets sur la table. Le domestique du
professeur,
au lieu d'acheter seulement la cigarette qu'il m'avait demandée,
s'était aussi
payé à boire. Pendant tous mes va-et-vient, j'avais remarqué une forme
allongée
dans la cour, mais je ne savais pas que c'était lui. Le pauvre homme,
appliquant le principe romain disant qu'il faut profiter du jour, avait
dépensé
tout l'argent. À présent, il dormait dans la cour, ivre mort.
À
minuit, il ne
me restait plus un sou, et je poussai un
"ouf" de soulagement. Cette nuit-là, dans mon lit, je réfléchis à
tout ce que j'avais fait dans la soirée, en contemplant le plafond de
ma
chambre. Je conclus qu'à l'avenir, je ne demanderais que des sommes
inférieures
à 20 kilos. Quelques jours plus tard, j'eus à nouveau recours au "vol
malin." Cette fois-ci, je m'abstins de grossir la quantité, de peur de
revivre la même situation que la première fois. Je remarquai que le
temps fixé
pour dépenser l'argent n'était pas constant dans chaque cas: il variait
en
fonction de la quantité demandée. Plusieurs jours passèrent. Je
constatai que
l'argent, obtenu par la méthode du "vol malin" ne m'était d'aucune
utilité. Il m'était défendu d'acheter un simple slip, pas même un
mouchoir de
poche. Si je tentais de le faire, je risquais la folie ou la mort. Mes
parents
étaient pauvres. J'étais incapable de les aider. Je ne pouvais pas leur
envoyer
mon argent, de peur qu'ils ne le mettent avec leurs économies, et que
le tout
disparaisse après le délai imposé.
J’allai
voir le
professeur afin qu'il me donne une autre
possibilité de trouver de l'argent. Avant de me la révéler, il me donna
un
conseil: tu es encore trop jeune pour comprendre le problème de
l'argent. Fais
ta demande à cette adresse et attends leur réponse. Il me remit une
adresse en
Inde. Après son départ, je rédigeai vite ma demande d'argent à expédier
en Inde
par voie occulte. On se sert alors d'esprits pour acheminer le
courrier. Cette
méthode est réputée pour sa rapidité. Un retard de 5 minutes est rare
quand on
utilise ce moyen. Les boites postales utilisables peuvent être les
toilettes,
les lits, le buffet, les tables, les armoires... Cinq minutes plus
tard, je
reçus la réponse, dont voici le contenu: "Vous, Zaïrois qui demandez de
l'argent, sachez bien que l'argent n'achète pas l'argent, ou qu'un
zaïre
n'achète pas un zaïre, Et puis cet argent ne peut pas vous parvenir
tout seul.
Bonne compréhension." Au bas de la lettre, il y avait, en guise de
signature,
un cercueil et une tête de mort. La lettre était écrite, signée et
cachetée à
l'encre rouge. Je l'amenai au professeur après l'avoir lue. Ce dernier,
sans
même y jeter un coup d'œil, me dit: C'est comme je te l'avais dit, mon
fils.
Dans ce monde, il n'y a rien pour rien. Je trouve que tu es encore trop
jeune
pour comprendre.
La
réponse du
professeur et celle de la lettre
sous-entendaient que, pour recevoir l'argent dont j'avais besoin, il me
fallait
sacrifier une vie humaine. Je lui répondis que je n'avais personne à
sacrifier
pour obtenir de l'argent. Je préférais mourir pauvre comme mon père,
plutôt que
d'être riche et responsable d'une vie humaine sacrifiée dans le but de
satisfaire certains besoins passagers. Tuer une personne? Je n'en
revenais pas!
Mon émoi fit sourire le prof. Il me suggéra une troisième possibilité
d'obtenir
de l'argent. II me dit: J'accepte que tu aies encore des scrupules pour
sacrifier une vie humaine. Je te comprends du fait de ton âge. Je sais
que
lorsque le besoin se fera davantage sentir, tes scrupules
disparaîtront. En
attendant, je t'informe qu'il existe une troisième possibilité, qui est
d'ailleurs la plus répandue parmi les magiciens. Si tu veux, je te
remettrai
deux cachets. Le premier te fera être aimé par les femmes. Aucune femme
ne
pourra résister à ton appel, même si tu étais laid. Elle viendra et tu
feras
d'elle ce que tu voudras. Le second cachet a le pouvoir de faire
concevoir une
femme que tu connaîtras, même si elle est stérile. N'oublie pas que si
tu
t'unis à une femme, tu formes un seul corps avec elle. Ainsi, au lieu
de te
sacrifier toi-même, tu peux sacrifier ta propre chair qui est ta femme,
ou ton
propre sang qui coule dans les veines de tes enfants.
Pour
éviter la
perte de ces êtres chers, ce qui chagrine,
n'oublie pas que tu pourras faire ceci: chaque fois que tu coucheras
avec
n'importe quelle femme, tu pourras relever son nom et lui remettre une
importante somme d'argent en guise de cadeau. Le nom ainsi relevé sera
inscrit
sur une liste. Plus tard, si le besoin s'en fait sentir à notre
quartier
général, tu n'auras qu'à rayer un nom de cette liste, et la personne
dont le
nom sera barré sur la liste mourra. En réalité, cette personne ne meurt
pas de
manière absolue, car, après ce que l'on appelle "mort", son âme ira
travailler pour ton compte, à la recherche de nouvelles sommes d'argent
à te
remettre. Si cela ne t'arrange pas de coucher avec n'importe quelle
femme, tu
pourras prendre des "bureaux" (une deuxième ou troisième femme). Les
enfants qui naîtront de ces unions seront inscrits sur la liste.
Lorsque le
besoin s'en fera sentir au quartier général, tu effaceras un nom de
cette liste
et l'enfant mourra. On te remettra une importante somme d'argent en
guise de
récompense, de telle sorte que les cérémonies de deuil seront faites
avec
pompe. Personne ne songera à te soupçonner de la perte de l'enfant, pas
même la
mère en tous cas. Pour ceux qui t'entourent, toutes les larmes versées
et tout
l'argent dépensé prouveront l'attachement et l'affection que tu
éprouvais pour
la personne décédée. [...]
Pendant
tout le
temps que j'ai passé au service du mal,
j'ai remarqué que le diable avait plus d'emprise sur les femmes que sur
les
hommes. Il se servait beaucoup des femmes pour accomplir ses desseins
maléfiques. Votre seule arme, c'est la prière et la foi. Il se peut que
quelqu'un vous offre, lors d'une fête ou d'anniversaire, des bijoux
en guise de cadeau. Si cette personne fait de la magie vous constaterez une anomalie
dans votre vie, en particulier le manque de sang fréquent chez les
enfants.
Ou alors, si vous
avez l'habitude de garder vos économies chez vous,
d'importantes sommes d'argent disparaîtront sans que vous puissiez en
comprendre la raison. Tout cela à cause des bijoux qui vous ont été
offerts, ou
que vous aurez même achetés. Les bijoux que nous
voyons dans la vie ne
sont pas tous fabriqués à partir de minerais.
1.3-
Au pays de la déesse
Maharashathie
Aucune
des
méthodes pour obtenir de l'argent mises à ma
disposition par le professeur ne satisfaisait mes désirs. Mon souci
était de
jouir de l'argent comme les hommes riches, sans qu'il me soit fixé des
limites
dans le temps. Je désirais l'argent qui pouvait me permettre d'aider
mes
parents à Yangambi, de fonder une famille plus tard, etc. Malgré le
fait que je
pratiquais la magie, j'éprouvais de l'amour pour les miens. Je songeais
parfois
aux moyens qui devaient me permettre d'améliorer leurs conditions de
vie.
J'avais pensé à leur envoyer l'argent du "vol malin" car toutes les
autres méthodes nécessitaient le sacrifice d'une vie humaine, chose que
je
détestais. C'était pourtant la seule possibilité de les aider. Mais je
n'utilisai pas cette méthode pour le faire, car cet argent devait
disparaître
après expiration du délai. J'étais convaincu que je ne jouissais pas
réellement
de l'argent comme je l'entendais. C'est pourquoi j'allai voir le
professeur. Je
lui demandai de bien se rappeler s'il ne pouvait pas trouver une
possibilité
d'obtenir de l'argent sans sacrifice humain, et de l'argent qui ne
disparaîtrait
pas.
Le
professeur
énuméra les trois possibilités mises à ma
disposition, puis se tut. Je crus qu'il n'avait plus d'autres
ressources, qu'il
était à bout. Après un moment de silence, il haussa les épaules, comme
pour
exprimer la résignation, puis il dit: alors, il te faut une femme. Je
ne
compris pas le sens de sa parole. Je me dis: "Aurait-il l'intention de
me
prendre une fille en mariage ou l'aurait-il déjà fait sans me
prévenir?"
Il revint me voir trois jours après notre entretien et m'expliqua ceci:
la fois
passée, je t'ai parlé d'une femme, comme solution à ton problème. Tu
sais que
la femme satisfait presque tous les besoins de l'homme. Nous allons
voyager au
pays de la déesse Maharashathie. C'est là que nous trouverons une femme
capable
de résoudre tes problèmes. Mais, avant d'y aller, il est nécessaire de
nous
imposer une certaine discipline corporelle et psychique. En effet,
toutes nos
protections et nos puissances sont sans effet dans son univers.
Cette
discipline
consiste à jeûner, tout en récitant certaines
prières incantatoires dans un ordre précis, pendant cinq jours. Ceci a
pour but
d'endurcir nos cœurs contre les tentatives de la déesse. Elle a
beaucoup de
pièges dans son univers. Si quelqu'un succombe à l'une de ses
tentations, ou si
quelqu'un lui plait, il est difficile de retourner. Ce serait alors la
mort. Tu
vois qu'il est plus facile d'entrer au pays de la déesse que d'en
sortir. Du
fait que la majorité de sa population est féminine, elle laisse
difficilement
partir ses hôtes masculins. À ma connaissance, voici quelques-uns de
ses
pièges: la crainte, la peur, l'étonnement, la panique, etc. Il faut
nous
abstenir d'un de ces sentiments. Je sais que nous n'y arriverons pas
par nos
propres moyens. C'est pourquoi nous devons observer ce jeûne de cinq
jours pour
implorer la clémence de la déesse et pour maîtriser notre volonté.
Chers frères
et sœurs en Christ, vous voyez comment pour ne pas être séduit par des
démons,
j'ai dû jeûner pendant cinq jours, dans le but d'atteindre des
objectifs
démoniaques. À combien plus forte raison nous, qui sommes enfants de
Dieu,
devrions-nous prier et jeûner pour résister aux convoitises du monde!
1Corinthiens 9:25 "Tous
ceux qui combattent s'imposent
toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne
corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible."
Il
existe à
Kisangani, Chef-lieu de la région du
Haut-Zaïre, une rivière du nom de Tshopo, affluent du fleuve Zaïre. Un
barrage
hydro-électrique y a été érigé avant son confluent avec le fleuve
Zaïre,
formant ainsi une chute d'eau appelée "force de l'Est" à Kisangani.
C'est un endroit stratégique pour l'économie de la Région du
Haut-Zaïre, de par
l'énergie hydroélectrique produite. Les militaires y montent la garde
24 heures
sur 24. C'est à cet endroit appelé "force de l'Est" que nous nous
retrouvâmes, cinq jours plus tard, dans la nuit, vers une heure du
matin. La
lune avait disparu depuis longtemps. II faisait sombre. Un vent frais
balayait
nos visages. Seuls les bruits des insectes au bord de l'eau troublaient
le
silence de la nuit. L'eau coulait toujours, poursuivant sa course folle
entamée
depuis bien longtemps. Nous nous approchâmes en silence de la chute
d'eau. Cinq
soldats Bérets Verts montaient la garde, fusil en main. Tous les
militaires
s'endormirent après que le professeur eut prononcé quelques
conjurations
d'hypnose magique. Tout me paraissait comme dans un rêve. Nous nous
approchâmes
du bord de l'eau sans qu'aucun militaire ne nous intercepte. Le
professeur se
mit à invoquer la manifestation de la déesse Maharashathie, par des
prières
occultes accompagnées de gestes cabalistiques. Un grand silence
s'établit
autour de nous. Le vent cessa de souffler et les insectes arrêtèrent de
chanter.
Un
énorme serpent
jaillit de l'eau. Il avait sept têtes
desquelles émanait une sorte de lumière qui éclairait la surface de
l'eau et
ses environs. Le tronc du serpent mesurait la même circonférence que
celle du
tam-tam de Béthel, 1,80 mètre de diamètre. En d'autres circonstances,
l'apparition
d'un tel serpent m’aurait bien effrayé, mais cela me laissa froid. Tous
ces
événements, et ceux qui suivirent, me laissèrent indifférent, tout me
paraissait normal. Une femme apparut au-dessous du serpent, une femme
d'une
rare beauté, de type indien. Elle se présenta: je suis la déesse
Maharashathie
de l'Inde, pour vous servir. Le timbre de sa voix exprimait une
excessive
féminité. Le professeur dit: nous venons, ô déesse, vous rendre visite
et
solliciter une aide que vous seule dans tout l'univers pouvez nous
fournir.
Vous êtes mes hôtes. Alors soyez les bienvenus dans mon univers.
Suivez-moi
s'il vous plait. À ce moment, elle se retourna pour nous montrer le
chemin de
son univers. Un événement extraordinaire se passa sous mes yeux. L'eau,
le
serpent et les ténèbres disparurent pour faire place à un monde irréel
et
féerique. Pour la première fois de ma vie, mes yeux découvraient un
monde
différent de celui dans lequel je vivais jusque-là.
Il
y avait une
lumière qui ne provenait ni du soleil, ni
de la lune. La couleur du firmament était violette. Je ne remarquai pas
de vie
végétale. A la place du sol, il y avait une substance comparable à du
goudron
mélangé avec du ciment, le tout recouvert de verre... Je n'ai jamais
visité de
ville américaine ou européenne, mais j'imagine qu'une telle ville ne
peut pas
exister sur la terre. Nous étions les hôtes de la déesse. Elle nous fit
visiter
son univers. Presque toute la population était composée de femmes et
j’avais
l’impression qu’elles se ressemblaient toutes. Elles étaient toutes
d'une égale
beauté. Rien ne troublait le calme, la sérénité et la paix de ce monde
mystérieux. La population était gentille, accueillante et hospitalière.
La
visite terminée, nous nous rendîmes à la résidence de la déesse. Après
quelques
minutes de repos, la déesse nous convia au banquet offert en notre
honneur. Il
y avait beaucoup d'invités, entre autre la reine, les princesses et les
duchesses. Au cours du banquet, le professeur voulut exposer le mobile
de notre
visite, mais la déesse l'en empêcha, disant qu'on aurait tout le temps
pour en
parler plus tard. Après le repas, le professeur et la déesse se
retirèrent dans
un autre appartement de la résidence.
La
reine, ainsi
que d'autres invités, me tinrent
compagnie en l'absence du professeur. Je me tourmentais déjà de
l'absence
prolongée de la déesse et du professeur, lorsque je les vis sortir de
la salle
où ils s'étaient retirés. Le professeur me fit comprendre par un signe
de tête
que tout s'était bien passé. Nous devions donc rentrer. Je pris congé
de mes
hôtes, puis, accompagné de la déesse, nous repartîmes vers l'endroit
par lequel
nous étions entrés. Pendant le trajet, la déesse me tint familièrement
la main.
Nous arrivâmes à notre point de départ. II se produisit une chose, et
l'univers
occulte disparut pour faire place à la rivière et au serpent à sept
têtes. La
déesse était avec nous et me tenait toujours par la main, à la manière
de vieux
amis. Elle nous dit au revoir et me lâcha la main puis, se retourna et
disparut
de notre vue. Les lumières qui provenaient des sept têtes du serpent
géant,
ainsi que le serpent lui-même, disparurent aussi dans l'eau, nous
laissant dans
une grande obscurité. Autour de nous, la vie avait repris. Les soldats
étaient
toujours endormis, sous l'hypnose. Il nous fallait faire vite et
regagner la
maison, de peur que les personnes très matinales ne nous voient et ne
se posent
des questions sur notre présence en un pareil lieu à 4h30 du matin. De
retour
dans la cité, chacun alla dormir pour récupérer le sommeil perdu au
cours de ce
remarquable voyage. Dans l'après-midi de la même journée, le professeur
vint me
trouver et m'expliqua ceci:
Lorsque
je me
suis éclipsé avec la déesse, je lui ai
expliqué ton problème. Elle m’a confié qu'il y avait en toi une force
qui
l'attirait vers toi. Elle a cru que je lui amenais un adepte et a
beaucoup
insisté pour que tu restes encore quelque temps là bas. Je lui ai fait
connaître la raison de notre visite. Elle tenait beaucoup à toi, à tel
point
qu'elle a proposé de venir personnellement te servir. J'ai refusé, car
si
j'avais accepté, elle serait venue et t'aurait persuadé un jour de la
suivre
dans son pays. Tu l'aurais fait, car elle est bien plus puissante que
toi.
Je
l’ai suppliée
de se désintéresser de toi. Elle a refusé
catégoriquement, mais, vu mon insistance, elle a fini par accepter.
Mais, elle
t'a fixé des conditions difficiles, que tu devras remplir si tu veux
avoir une
femme qui pourra résoudre tes problèmes d'argent et combler tous tes
désirs.
Attention, mon fils! Tu es libre toutefois de refuser si ces conditions
s'avèrent être au-dessus de tes moyens. Mais sache bien que si tu
refuses, tu
peux aussi dire adieu à tes projets d'argent. Voici ce que tu feras si
tu veux
continuer. Cette nuit, tu trouveras à ton chevet un paquet de 17
cartes. Chaque
carte présente la photo d'une femme. Parmi ces 17 photos, tu choisiras
celle
qui te plaira le plus, et tu feras un signe au-dessus de la carte.
C'est elle
qui deviendra ta femme.
Le
professeur
m'expliqua ensuite comment je devais
arranger la grande table de mon salon, pour préparer la visite de ces
17
femmes. Il poursuivit: Tu seras réveillé à minuit par les visiteuses,
les 17
femmes figurant sur les cartes. Mais garde-toi bien de faire ton choix
dès ce
soir. Elles te séduiront de différentes manières, pour te faire
succomber. Si
tu réussis à résister jusqu'à 4 heures, heure de leur départ, tu
connaîtras ta
femme, celle que tu auras choisie, car elle ne partira pas avec les
autres.
Gare à toi, mon fils, si tu succombes au charme de l'une d'entre elles,
qui ne
soit pas celle que tu avais choisie, car elle t'emportera dans le monde
où nous
étions hier. Autrement dit, tu mourras dans notre monde, mais
continueras à
vivre dans le pays de la déesse. C'est là l'une des conditions posées
par la
déesse. Alors, pour ne pas courir le risque de te tromper, tu dois
résister
jusqu'au départ de toutes les autres. Je crois t'avoir tout dit en
détail. À
toi de décider.
Je
n'avais pas le
choix. Je me dis que si je refusais ces
conditions, le professeur ne serait pas content de moi. Par conséquent
il ne me
confierait plus jamais d'autre méthode pour obtenir l'argent dont
j'avais
besoin. Par ailleurs, si je laissais passer cette occasion, je ne
pouvais plus
espérer obtenir de l'argent comme tout le monde. Alors j'ai accepté.
Comme me
l'avait annoncé mon professeur, vers 19h30, je trouvai sous mon
oreiller un
paquet de cartes. Chaque carte représentait une belle femme vêtue
d'habits
légers et transparents.
Je
mis du temps à
contempler les physionomies de ces
êtres irréels. C'était la perfection de la beauté. Puis vint l'heure
critique
où il me fallut choisir celle qui serait pour toujours mon épouse. Je
n'avais
aucun point sur lequel appuyer mon raisonnement, car toutes étaient
d'une égale
beauté. Après un bon moment d'indécision, j'eus l'idée de faire mon
choix par
tirage au sort. J'éparpillai les cartes sur la table, fermai les yeux,
et ma
main tomba sur une carte, au-dessus de laquelle je fis un petit signe
dans un
coin. Le lendemain, je me rendis au marché pour acheter tout ce que le
professeur m'avait demandé d'acheter, boissons et victuailles. Je
disposai le
salon selon ses instructions, et je m'endormis à 20h30 dans mon lit.
À
minuit, je
sentis que quelqu'un me touchait pour me
réveiller avec douceur. J'ouvris un œil, car j'avais encore sommeil.
Dans la
pénombre, je découvris qu'une femme essayait de me réveiller, sans
brutalité.
Je lisais dans chacun de ses mouvements une tendresse et un amour
profonds. Je
me levai et me dirigeai vers le salon où je fus accueilli par les
applaudissements de mes visiteuses. Je remarquai que toutes les femmes
présentées sur les cartes étaient là, bien réelles et très belles.
Pendant
plusieurs heures, toutes s'ingénièrent à me séduire par tous les moyens
possibles, moyens dignes des enfants de la perdition. Tout m'incitait à
succomber. Mais le professeur avait été strict sur ce point: ne
connaître
aucune d'elles avant le départ des seize autres. Ne reconnaissant plus
celle
que j'avais choisie, je ne pouvais risquer ma vie en allant avec l'une
d'elles
au hasard. Voyant que je ne succombais pas à leurs avances, les femmes
utilisèrent toutes les ressources de leur séduction diabolique. À 4h,
elles me
dirent au revoir et partirent comme elles étaient venues, c'est-à-dire
en
traversant les murs. L'une d'elle resta. C'était donc mon épouse, celle
que
j'avais choisie.
S'étant
mise à
côté de moi, elle me dit: Mon amour, je
suis contente de ta conduite de tout à l'heure, vis-à-vis de mes
cousines.
C'est pour moi un signe d'amour et de fidélité que de t'être abstenu de
connaître au moins l'une d'elles. Moi aussi, je t'aimerai autant,
pourvu que tu
respectes mes exigences, qui ne sont d'ailleurs que celles d'une femme
qui
t'aime et qui veut faire ton bonheur. En dehors de la nourriture
préparée par
ta main, tu ne mangeras que des aliments que je t'offrirai, et pas ceux
d'une
femme. Quand tu rentreras à la maison, il ne faudra pas que ton retard
dépasse
deux heures. Quand tu sortiras, à ton retour, tu devras d'abord prendre
une
douche et te changer avant de t'approcher de moi. Dans la maison, ne
porte
jamais de chaussures de cuir. En dehors de nous deux, personne ne doit
connaître ma présence chez toi. Si par mégarde quelqu'un me voyait sans
que tu
sois au courant, cette personne devra mourir ou devenir folle. Mais si
la
personne est de mèche avec toi, alors c'est toi qui perdras la vie ou
la
raison. Comme tu le vois, je suis très jalouse. En revanche, j'accepte
de
combler tous tes désirs avant même que tu me les dises. Quels que
soient tes
désirs, je les comblerai. Mon nom est Hélène Magloo. Appelle-moi Hélène
tout
court.
Le
lendemain, je
compris pourquoi le professeur m'avait
trouvé une femme comme solution à mon problème. Le matin, après ma
douche, je
trouvai sur la table un petit déjeuner copieux. Pourtant, il n'y avait
pas de
cuisinière à la maison, pas même un réchaud. Sans savoir d'où
provenaient les
aliments, je les mangeai avec beaucoup d'appétit. Lorsque j'ouvris ma
garde-robe pour m'habiller proprement et partir pour mes cours -
j'étais encore
étudiant - j'y trouvai des habits neufs, des costumes dont je n'avais
jamais
soupçonné l'existence depuis ma naissance. Il y avait aussi des
chaussures et
des babouches. Toutes ces choses ne m'impressionnèrent pas. Hélène
s'était juré
de combler tous mes désirs. Les plats que je trouvais sur ma table
étaient ceux
qui plaisaient à mes goûts, c'est à-dire les plats que j'aurais aimé
manger ce
jour-là. Cette femme devinait mes goûts. À propos des vêtements, Hélène
m'avait
remis un pantalon qui en valait six, un pantalon extraordinaire. Chaque
fois
que j'entrais dans la maison, et que j'en ressortais la couleur du
pantalon changeait.
Ce pantalon pouvait changer de couleur jusqu'à six fois, il pouvait
reprendre
sa couleur initiale à la sixième couleur.
Avec
Hélène comme
épouse, c'était la belle vie. Le
problème d'argent ne se posait plus. Chaque fois que j'avais besoin
d'acheter
un article quelconque - chose qui m'arrivait très rarement du fait que
tous mes
désirs étaient réalisés par Hélène - il suffisait simplement que je
mette ma
main dans ma poche, et elle en ressortait avec l'argent nécessaire pour
l'achat
de l'article désiré. Cet argent était "normal". Je pouvais en jouir
comme tout le monde sans risquer la mort ou la folie, ni même sans
qu'il
disparaisse après expiration d'un délai. Ma femme avait mis une voiture
à ma
disposition. Seule elle et moi pouvions la voir, en dehors de quelques
initiés.
Je l'empruntais souvent pour me rendre à mes cours. Elle ne roulait ni
à
l'essence ni au gasoil. En fait, je n'ai jamais été à une station
service pour
me ravitailler en carburant.
Hélène
devenait
possessive et agressive. Peu à peu, la
joie que j'avais éprouvée pour ses bienfaits s'estompa, et l'amour fit
place à
la haine. Je cherchai un moyen de me débarrasser d'elle, mais je n'en
avais pas
le courage, à cause de tous les bienfaits qu'elle me procurait par
ailleurs.
Cependant, ma décision fut prise, et j'attendais l'occasion propice
pour la
mettre dehors. Beaucoup de jours s'écoulèrent. Un jour, à la sortie des
cours,
je vis de jeunes étudiantes. Il y avait parmi elles une très belle
fille. Je
pris du temps pour la contempler et l'admirer. Je la convoitai. Je me
demandai
si une telle beauté n'était pas celle d'une revenante, car seules les
mortes
peuvent rivaliser avec une telle beauté. J'étais tellement plongé dans
mes
pensées que je n'avais pas remarqué le temps passer. J'étais en retard
pour
rentrer à la maison. Après m'être déchaussé sur le seuil de la maison,
je
partis prendre ma douche et changer de vêtements. Après la douche, je
partis
expliquer mon retard à Hélène. Mais à la place où Hélène m'attendait
d'habitude, je trouvai la belle étudiante. Je fus pris de peur en
voyant cette
fille dans la chambre d'Hélène. Je craignis de mourir ou de devenir fou.
Je
me demandai
comment elle avait su que je l'avais
convoitée. Comment avait-elle connu mon adresse? Comment était-elle
entrée?
Est-ce qu'Hélène l'avait vue? Sans faire attention à elle, je me mis à
courir
dans toutes les chambres à la recherche de ma femme, tout en criant que
je
n'étais pour rien dans la présence de cette fille dans la maison. De
l'endroit
où elle était assise, la belle étudiante souriait devant mon désarroi.
Elle
s'approcha de moi et me dit: ne me reconnais-tu pas, chéri? Je ne suis
pas la
fille que tu as vue en sortant de tes cours. Je suis ta femme Hélène
Magloo.
J'ai revêtu le corps de celle que tu as vue aujourd'hui. Voici les
réponses aux
questions que tu t'es posées dans la journée à propos d'elle: Elle
n'est pas
une revenante, mais elle ne tardera pas à le devenir bientôt. Voici son
identité. Chéri, je ne te donne pas ces renseignements pour que tu
ailles la
chercher mais pour te montrer qu'en agissant ainsi tu me chagrines, car
je
t'aime à en mourir, et il m'est impossible de te perdre. D'ailleurs,
que
deviendrais-je sans toi? Comment puis-je partager ton amour avec une
autre? Ne
m'en veux pas de m'être conduite de la sorte. Comprends-moi, chéri, je
suis ici
pour toi.
Elle
me donna
l'identité complète de la belle étudiante,
tout en pleurant: Prénom, nom, adresse, âge, etc. Deux jours après
cette
entrevue, j'appris la mort par noyade de la belle étudiante. Cette mort
m'affecta profondément. Ma conscience me reprochait sa mort. Pourtant,
je
l'avais simplement regardée. Elle était innocente! Pour moi, il n'y
avait aucun
doute, j'étais sûr que c'était Hélène qui l'avait tuée par jalousie
pour moi.
Je la pris en horreur, car elle était responsable de la mort de la
belle
étudiante. Le temps passa encore. Elle devenait de plus en plus morose,
soucieuse, et parfois rêveuse. Un soir, après m'avoir considéré
attentivement,
elle me dit: Mon amour, j'éprouve un sentiment profond pour toi. Mon
amour pour
toi va grandissant. J'aimerais remettre à ta famille beaucoup de biens,
dont
six véhicules, trois camions et trois voitures. J'achèterai pour ta
famille
trois magasins dans le centre-ville, et deux résidences dans les
meilleurs
quartiers de la ville. Ces biens, je les donne en guise de dot à ta
famille,
puis je t'emmènerai, et nous irons vivre dans mon pays pour toujours.
Tout à
coup, je compris ce qui tourmentait ma femme. Elle en avait assez de
moi et
désirait ma mort. C'était l'occasion tant attendue pour me débarrasser
d'elle,
mais nous n'en étions pas encore là.
Pour
le moment,
il fallait que je trouve les mots pour
refuser poliment son offre. Je lui dis: le gouvernement de mon pays
n'est pas
dupe, pour qu'un simple étudiant comme moi, sans ressources, puisse
léguer à sa
famille d'aussi grands biens. Après mon départ, tous les biens seront
confisqués. Hélène me rétorqua qu'aussi vrai qu'elle était vivante,
aucun des
biens qu'elle remettra à ma famille ne sera confisqué. Je répondis que
je ne
serais pas présent pour vérifier la véracité de ses dires, et qu'il
valait
mieux ne pas en parler. Pour ne pas la vexer, je poursuivis: je connais
ton
pays pour m'y être déjà rendu une fois. Il y a le calme et le silence.
Le respect
de la personnalité humaine, et la gentillesse de la déesse, y sont
légendaires.
Mais quant à y aller pour ne plus revoir les membres de ma famille, là
je ne
marche pas. Malgré l'insistance d'Hélène, mon "non" fut catégorique.
Il fallait que je mette fin à cette situation, qui n'avait d'ailleurs
que trop
duré, car je risquais de perdre ma vie en continuant de vivre avec
elle. Notre
union avait duré quatorze mois ...
Le
professeur
s'étonna lorsque je l'informai de mon
intention de me séparer d'Hélène. Il voulut connaître les raisons qui
me
poussaient à prendre une telle décision. Je lui expliquai en détail
l'insatisfaction sexuelle d'Hélène, la mort de la belle étudiante,
ainsi que
l'intention qu'elle avait de m'amener pour toujours dans son pays.
Bref, j'invoquai
l'incompatibilité d'humeurs. Le professeur ne me cacha pas la
difficulté d'une
telle démarche, surtout qu'il ne se souvenait pas avoir connu un tel
cas
auparavant. D'habitude, ceux qui étaient mariés à de telles femmes
consentaient
d'accompagner librement leurs épouses, me dit-il. Il continua: mais
puisque tu
es le premier à tenter une chose pareille, j'essayerai de demander une
faveur à
la déesse. Mais je te dis d'avance que ce ne sera pas facile. Un voyage
dans
l'univers de la déesse fut donc envisagé.
Nous
retournâmes
à la chute de Tshopo, et le même
scénario que la première fois se reproduisit: Hypnose des soldats,
invocation
de la manifestation de la déesse, jaillissement du serpent à sept
têtes, et
apparition de la déesse. Elle connaissait le mobile de notre visite et
convoqua
Hélène pour qu'elle donne son avis. Hélène apparut et déclara être
déçue et
humiliée de constater que son mari l'abandonnait, alors qu'elle
comptait verser
sa dot à sa belle-famille. Mais elle se ressaisit peu après, et
déclara: je
reste, puisque je n'ai pas le choix. Sachez bien que ce n'est pas moi
qui ai
abandonné mon mari, mais que c'est plutôt lui qui m'abandonne. Puisque
c'est
lui qui m'abandonne, j'exige donc qu'il reste vivre avec moi ici, ou
alors
qu'il me donne son petit frère en mariage.
De
l'endroit où
je me trouvais, je répondis au
professeur: Aucune des exigences d'Hélène n'est réalisable. Il n'a
jamais été
dit dans nos conventions que je ne pourrai jamais me séparer d'elle, ni
que
certains membres de ma famille puissent trouver la mort à cause de moi.
Je veux
bien accepter toutes vos exigences, à condition que je puisse voir mes
parents
quand je veux et où je veux. Qu'aucun des membres de ma famille ne
trouve la
mort à cause de moi. Le professeur et la déesse se retirèrent dans une
chambre
proche. Après un moment, ils revinrent dans la salle où nous nous
trouvions
tous. Comme pour rendre une sentence publique, la déesse déclara, à
l'intention
du professeur: vu les services que vous avez rendus, nous vous
accordons cette
faveur, cher professeur. N'empêche que nous vous disons que c'est la
première
fois que nous nous trouvons dans une pareille situation. Nous espérons
que ce
sera la dernière, dans notre intérêt à tous.
Elle
se tourna
dans ma direction et me dit: C'est parce
que tu es prêt à exécuter nos exigences que tu as la vie sauve. En
réalité,
Hélène avait pour mission de te ramener ici. Mais la pauvre t'a
tellement aimé
qu'elle n'a pas pu agir à l'encontre de ta volonté. Dorénavant, tu
travailleras
pour nous jusqu'à ta mort. Tu retourneras dans ton univers avec ton
prof. Il
t'instruira sur tes nouvelles attributions. Dès la fin de cette
réunion, tu
signeras avec ton sang le contrat qui te liera à nous jusqu'à la fin de
tes
jours. Ce sera un pacte. Désormais, tu seras serviteur de la déesse
Maharashathie,
je te confirme au rang de "diplômé" pour toute la zone Est. Tu n'es
pas un novice pour que je te dise ce qu'il adviendrait de toi si tu
voulais
nous fausser compagnie. On apporta les papiers et, à l'aide de mon
sang, je
signai le contrat de mes empreintes digitales.
À
4h, nous
rentrâmes à la maison comme la première fois.
Pendant quelques mois, jour après jour, le professeur m'enseigna mes
nouvelles
fonctions. Pendant le jour, je suivais des cours théoriques et, à
minuit, nous
nous rendions au cimetière pour compléter ma formation, pour me
restaurer et me
divertir. En effet, depuis le moment où j'avais signé le pacte, dû à
mon rang
de diplômé, j'avais le droit d'occuper une place au "restaurant" du
cimetière, chaque nuit. Le professeur m'apporta d'autres catalogues
dans le but
de me documenter davantage. Ma nouvelle occupation consistait à
"lier" les talismans. Ces talismans nous étaient envoyés par des
clients pour que nous y mettions une puissance.
La
plupart des
commandes nous parvenaient de différents
pays d'Europe, notamment de la France, de la Roumanie, de la Pologne,
et
surtout de l'Italie. En Afrique, nous recevions des commandes du
Cameroun, du
Gabon, de la Mauritanie, du Sénégal et du Zaïre. Avec l'aide du
professeur,
j'avais ouvert une maison identique à celle qui existe à Kinshasa,
dénommée
"Maison Lion Gilbert." La nôtre était baptisée "Maison Blanche
Foire Kisangani." C'était là que se trouvait mon bureau. À l'aide
d'esprits servants, je réceptionnais les commandes et les expédiais
après traitement.
La différence entre notre Maison et celle de Kinshasa est que la nôtre
était
Indienne, tandis que l'autre était Égyptienne. Mais les deux maisons
travaillaient pour un même but, gagner le plus d'âmes possibles à
satan. Chaque
talisman devait être "lié" au-dessus d'une tombe, suivant une prière
appropriée. En d'autres termes, l'opération qui consistait à transférer
une
puissance, que nous désignons ici par le verbe "lier", devait se
dérouler au-dessus d'une tombe. C'était pour que le talisman soit
efficace,
m'avait dit le professeur. Il m'indiqua les correspondances entre les
divers
cas évoqués par les demandes, et les prières appropriées à chaque cas.
Le
professeur m'avait défini ce qu'était une planète, un horoscope et un
"omitama", dans le domaine de la magie.
Nos
clients
étaient du monde entier. Lorsqu'un client
nous écrivait pour la première fois, nous lui envoyions notre bulletin
pour
qu'il nous fournisse tous les renseignements dont nous pourrions avoir
besoin
plus tard. Nous exigions que le nouvel adepte nous fournisse les
informations
suivantes: Nom des parents, des frères et sœurs, de l'épouse et des
enfants
éventuels, lieu et date de naissance, etc. Lorsque nous avions toutes
ces
données en notre possession, le client pouvait alors acheter ses
propres bijoux
et nous les envoyer pour que nous puissions les "lier" ou bien nous
pouvions lui envoyer nos propres bijoux déjà travaillés en fonction de
sa
demande. À partir de ces données, en particulier la date et le lieu de
naissance du client, nous déterminions son signe astrologique, qui nous
permettait de trouver la planète de l'individu. En comparant la lettre
de
commande du client avec sa planète, nous pouvions voir ses carences.
C'étaient
ces carences, ou "omitama," que nous incrustions dans les bijoux,
qu'on pouvait alors "lier" au-dessus d'une tombe, à l'aide d'une
conjuration ou d'une prière appropriée, pour former un talisman propre
à
l'expédition.
La
puissance d'un
talisman était renouvelable, et restait
limitée à un domaine bien défini. Enfin, la construction d'un talisman
variait
d'un individu à un autre. Elle dépendait du signe astrologique, de la
planète,
des besoins et carences des clients. C'est lorsqu'un talisman n'avait
plus de
puissance qu'il fallait le renouveler. Et à quel prix? Nous le verrons
plus
loin, à propos de la prière du vieux diacre. ... Pendant les sept
années où je
travaillai comme diplômé, je ne consommai que des aliments du
cimetière.
D'ailleurs, c'est là que je me plaisais le mieux. J'y avais les petites
amies.
Telles étaient mes occupations dans le domaine de la magie indienne
jusqu'au
jour où il plut au Très-Haut de me sauver des liens du diable.
C'est
suite aux
événements que je vais vous relater dans
ce chapitre que le doute s'est emparé de moi. Il y avait en effet une
contradiction entre les affirmations du professeur et la réalité
quotidienne.
Par exemple il me disait souvent que notre puissance était le summum de
toutes
les puissances, du fait qu'elle était divine. Pour mieux comprendre sa
pensée,
je vous donne dans l'ordre chronologique les grades existant au sein de
la
secte dont je faisais partie. Dans l'ordre croissant, nous avons:
Élève,
diplômé, professeur, docteur et enfin dieu ou déesse. À partir du grade
de
docteur jusqu'à celui de dieu ou de déesse, la mort physique n'existe
pas. Si
le sujet veut quitter ce monde pour aller dans d'autres dimensions, on
l'endort
en utilisant certains onguents magiques. Le cœur et la respiration
s'arrêtent.
Son corps est vite acheminé au cimetière. Là, il reprend vie et
continue
d'exister pour "secourir" les adeptes qui appellent à lui,
c'est-à-dire ceux qui l'invoquent à travers le monde. Pour passer d'un
grade à
un autre, il y a des normes à remplir, des tests, des épreuves et
parfois du
temps à passer. Puisque notre maison traitait avec une déesse, notre
puissance
était de loin supérieure à celle d'autres maisons. Suite aux échecs que
je vais
décrire, je me mis à penser sérieusement à ma vie et à mon avenir. Je
connus
plusieurs échecs dans mes pratiques magiques, causés par la puissance
qui
réside dans le Nom de Jésus, et par la protection dont bénéficient tous
ceux
qui croient en Son Nom, Jésus, le Roi des rois et le Seigneur des
seigneurs,
mon Sauveur personnel. Je ne vais vous relater que cinq de ces échecs.
Parfois
je me
rendais à des réunions de prières non pas
pour prier, mais pour me divertir ou m'amuser. Souvent, j'y allais pour
admirer
les belles filles. Je croyais que Dieu n'existait pas, c'était un fait
certain.
D'après le professeur, tous ceux qui prient mourront pauvres! Partant
de ma
propre expérience, je lui donnais raison. Je me disais que j'obtenais
tout ce
dont j'avais besoin, sans pour autant recourir à Dieu ni déployer
d'efforts. Or
la Bible déclare ceci: C'est à la sueur de ton front que tu gagneras
ton pain
(Genèse 3:19). Que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus
(1Thessaloniciens 3:10). Mais, en ce temps-là, je ne connaissais pas la
parole
de Dieu, la Sainte Bible. Un dimanche, j'allai assister à un culte
protestant,
il y avait beaucoup de fidèles et les offrandes avaient beaucoup
rapporté.
J’eus l'idée de voler les offrandes. Avant même que l'on ait compté les
offrandes, "le tube magique" m'avait révélé la somme totale, soit
100.000 zaïres.
Je
me dis que le
coup en valait la peine, et qu'il
fallait me procurer cet argent. Je mis l'argent dans le "tube
magique" pour ne pas le perdre de vue. Un objet mis sous le contrôle du
tube magique ne peut jamais être perdu de vue, quels que soient les
itinéraires
empruntés par la personne qui le possède. Je comptais m'emparer de cet
argent à
la fin du culte. Je sortis de l'église pour mieux me concentrer, et
déclencher
le procédé me permettant d'obtenir l'argent. Après avoir tracé le
cercle
magique, selon les instructions de mon professeur, je fis les 50 pas
réglementaires, et me mis à réciter certaines incantations magiques
appropriées. Après avoir fait tout cela avec la précision et la finesse
voulues, je commandai à l'argent de venir dans mon sac. C'est une façon
de
parler, car, en réalité, c'est plutôt aux esprits servants que j'avais
donné
l'ordre de m'amener l'argent. Après un bref coup d'œil dans le sac, je
m'aperçus que ce dernier ne contenait pas l'argent. Je me dis:
"L'erreur
est humaine!". Je m'étais peut-être trompé, ou j'avais oublié de dire
certaines phrases importantes. Il fallait recommencer. Je répétai 21
fois la
même opération, mais sans succès.
Quel
fut mon
étonnement de constater pareille chose, pour
la première fois de ma vie! Une folle angoisse s'empara de moi. En mon
for
intérieur, je me dis que peut-être, j'avais fauté quelque part, et que
c'était
pour cela que les esprits ne m'obéissaient plus. Mes chers frères et
sœurs en
Christ, mon angoisse était justifiée, car, dans ce genre de choses,
l'échec
n'est pas tolérable, surtout que notre maison traitait avec une déesse.
Pour en
avoir le cœur net, je me dis qu'il était bon d'informer le professeur.
Je lui
téléphonai avec précipitation, et le mis au courant de toute la
situation.
Alors que je m'attendais à une réprimande de la part du professeur, ce
dernier,
comme s'il ne voulait pas exprimer son idée à fond, me déconseilla de
continuer
l'opération, et insista. En réalité, cette interdiction me plut, mais
ne calma
pas ma curiosité pour autant. Je voulais savoir pourquoi il
m'interdisait de
continuer l'opération, alors que je l'avais tentée 21 fois sans succès.
Pour
toute réponse, il me dit: cet argent ne peut venir et ne viendra jamais
car il
est béni. L'argent béni ne peut pas venir. Il continua: toutefois, si
tu as
besoin d'argent, tu peux tenter cette méthode auprès des banques et des
magasins, mais pas dans les églises... Sa réponse éveilla en moi une
crainte et
un grand doute. Je voulus lui poser plusieurs questions, entre autres:
pourquoi
l'argent béni ne pouvait pas répondre à notre appel? Pourquoi
m'interdire de
poursuivre l'opération? Avait-il peur lui aussi de quelqu'un ou de
quelque
chose? Pour qu’il ne se rende pas compte de ma peur, je ne lui posai
aucune de
ces questions. N'empêche que cet incident me fit très mal au cœur. Je
me sentis
frustré qu'il y ait une puissance au-dessus de la nôtre. C'est elle qui
avait
empêché l'argent d'obéir à mon appel. Je me demandais quelle était donc
cette
puissance, puisque la nôtre était divine.
Après
ma deuxième
visite au pays de la déesse - je vous
rappelle que mes fonctions étaient de "lier" les talismans - les
commandes nous étaient parvenues de partout. Il y avait abondance de
travail.
Je ne pouvais pas traiter tous ces talismans la nuit, vu le peu de
temps dont
je disposais. J'en liai une partie pendant le jour dans le cimetière
situé non
loin de la cité. Je m’y rendais parfois pendant le jour, mais après
m'être
rendu invisible, et chaussé de pantoufles pour ne pas faire de bruit
sur mon
passage. J'étais accompagné de deux amis. Pour ne pas attirer
l'attention des
curieux, nous travaillions en silence. D'habitude, lorsque nous
procédions à ce
genre d'activités, nous étions illuminés par une lumière qui ne
provenait
d'aucune source lumineuse visible. Or, non loin de là, se trouvait un
groupe de
jeunes gens qui s'étaient réunis pour la prière. Je n'avais pas
soupçonné leur
présence, du fait qu'il se trouvait un peu à l'écart, dans une maison. À un
moment de leur prière, un jeune avait haussé la voix et dit: Je prends
autorité
sur toute emprise de satan en ces lieux. Je brise toutes les chaînes du
diable,
et je proclame la délivrance en ce lieu au nom de Jésus!
Juste
après ces
paroles, la lumière qui nous éclairait
disparut. Je ne fis aucun rapport entre la disparition de notre lumière
et la
déclaration du jeune garçon. Environ
cinq minutes plus tard, la lumière
reparut. J'oubliai cet incident, et je me
replongeai dans ma tâche.
Néanmoins, par mesure de prudence, à l'aide du tube magique, j'explorai
les
environs dans le but de découvrir un imposteur éventuel, mais en vain,
car, à
part le groupe d'enfants qui priaient, le tube magique ne décela rien
d'autre.
Quelques instants après, poussé par je ne savais quelle force, le même
jeune
garçon éleva la voix pour la seconde fois et dit: vous, œuvres
sataniques,
vous, esprits des ténèbres, je vous donne l'ordre de quitter ce lieu et
de vous
en aller dans l'abîme réservé pour vous depuis le temps, au Nom de
Jésus-Christ! Tout comme pour la première fois, notre lumière s'était
éteinte, cette
fois pour de bon. Après avoir longtemps attendu, je
me dis qu'il était
préférable de neutraliser ce groupe de jeunes gens en prière, et que
c'était
peut-être d'eux que provenaient ces disparitions de notre lumière, car
un
deuxième examen par le tube magique n'avait révélé que ce groupe dans
les
parages.
Avant
de me
décider à maîtriser ces jeunes garçons en
prière, je fouillai en vain, à l'aide du tube magique chacun des
participants,
dans le but de déceler une force ou une puissance quelconque. C'était
juste par
mesure de prudence que je voulais maîtriser ces jeunes gens. Je voulais
seulement les endormir et non leur causer du tort. Après tout, ils
n'étaient
que des enfants. Muni de mon tube magique, je m'approchai d’eux. Il y
avait un
banc qui traînait par là. Je m'y assis pour me concentrer et entamer la
prière
de l'hypnose magique. Les amis avec lesquels je travaillais s'étaient
aperçus
de mon absence prolongée et s'étaient mis à ma recherche. Ils me
trouvèrent
écroulé sur le banc, les jambes écartées et pendant jusqu'à terre, le
tube
magique gisant au sol, non loin de ma main droite. Je dormais
profondément en
ronflant. Mes amis me réveillèrent et m'expliquèrent l'état dans lequel
ils
m'avaient trouvé. Leur récit m'incita à une réflexion sérieuse. La
question qui
me tourmentait le plus était celle de savoir avec quelle puissance ces
petits
enfants m'avaient endormi.
Je
ne leur
voulais aucun mal, sinon les endormir, le
temps de terminer tranquillement mon travail. Comment avaient-ils
détecté mes
intentions et agi aussi rapidement, sans que je puisse me défendre? Ils
devaient donc détenir une puissance plus grande et plus efficace que la
nôtre.
Si quelqu'un m'avait poignardé, alors que j'étais allongé sans
connaissance, je
serais mort comme n'importe qui du commun des mortels. Moi, Lisungi
Mbula,
serviteur de la déesse Maharashathie, diplômé de haute magie indienne,
dépositaire
du pouvoir divin du grand Ashanti, étendu sur un banc sans
connaissance...! Les
paroles du professeur me revinrent à l'esprit: "Tu seras protégé contre
tout ennemi tant visible qu'invisible…"
Le
groupe des
jeunes gens avaient terminé leur prière et
étaient partis depuis longtemps de l'endroit où ils se trouvaient. Il
n'y avait
plus moyen de les atteindre pour leur poser quelques questions. Ce fut
à ce
moment-là seulement que je réalisai que c'était suite à la prière du
jeune
garçon que nos lumières avaient disparu. Le doute qui avait pris
naissance dans
mon esprit se concrétisa petit à petit. Malgré les affirmations du
professeur,
notre puissance n'était pas la plus grande. Au-dessus d'elle, il y
avait une
autre puissance plus grande. C'était celle que possédaient le groupe de
jeunes
gens dont l'un m'avait ridiculisé.
Un
autre jour,
trois étudiants de l'université de
Kisangani (Unikis), eurent l'idée de recourir à certaines notions
élémentaires
de la magie pour présenter une session d'examens. Ils achetèrent des
cigarettes
"Zaïre Légère", les trempèrent dans du parfum "Soudan", et
les séchèrent au soleil pour les fumer à minuit. À l'heure dite, ils
partirent
nus au croisement des chemins pour rencontrer des esprits. Il était
minuit
passé. Je me rendais au cimetière comme d'habitude pour me restaurer et
me
divertir. D'habitude, ceux qui pratiquent ces choses se rendent
invisibles. Je
le faisais lorsque je m’y rendais souvent pendant le jour, mais, la
nuit, je ne
voyais vraiment pas la nécessité de le faire. Seulement, s'il y avait
des
personnes à l'entrée, je "disparaissais," ou je patientais jusqu'à
leur départ et j'entrais. Ce jour-là, je croisai les trois étudiants à
la
bifurcation. La vue de ces jeunes gens à pareille heure et dans un tel
endroit
me fit sourire. Je m'approchai d'eux et leur demandai, pour plaisanter,
s'ils
n'avaient pas peur de se promener à une heure aussi tardive de la nuit.
Les
jeunes gens,
peu coopératifs, me firent cette
réponse: vieux, s'il est réellement question d'avoir peur, c'est toi
qui
devrais en principe avoir plus peur que nous, du fait que tu es seul.
Nous, on
est trois! Je ne pouvais pas leur dire que je n'étais pas seul, et
qu'il y
avait avec moi toute une légion d'esprits servants pour me protéger.
Alors j'ai
continué ma route vers le cimetière en leur souhaitant bonne chance
dans leur
entreprise. Un peu plus loin, toujours sur ma route, j'ai croisé trois
êtres
immondes, trois monstres d'une laideur parfaite. Les mots me manquent
pour vous
décrire la forme ou l'aspect qu'avaient ces esprits. Je ne peux les
comparer à
aucune créature de notre monde, du fait que les éléments de comparaison
me
manquent. La vue de ces êtres immondes donne la nausée. À la vue de ces
esprits, une peur m'envahit et je voulus fuir. Oui! Je voulus fuir,
car, malgré
tout le temps que j'avais passé dans la magie, je n'avais jamais vu
d'esprits
aussi laids et répugnants. Mais, me rappelant que j'étais détenteur de
la
protection du divin Ashanti, j'ai changé de dimension: j'ai utilisé une
capacité acquise par mes pratiques de spiritisme, celle de devenir un
esprit
supérieur.
Bien-aimés,
je
vous rappelle que j'avais dépassé le stade
de la magie ordinaire. Mon initiateur me considérait comme son fils, et
m'avait
ainsi transmis beaucoup des connaissances qu'il détenait. Ces
connaissances
exigent des sacrifices humains. Mais, pour mon cas, je les recevais
gratuitement de mon professeur. C'est ainsi qu'après la magie
ordinaire, j'ai
fait de l'occultisme, du spiritisme, et enfin de la haute magie.
J'étais le
seul diplômé au service de la déesse pour toute la Région de l'Est du
Zaïre.
Après avoir changé de dimension, je devenais capable d'imposer ma
volonté à des
esprits inférieurs tels que ceux qui se trouvaient en ma présence. Je
m'approchai d'eux et leur barrai le passage. Je voulais savoir qui ils
étaient
et où ils allaient, du fait que leur présence ne m'avait pas été
signalée. En
qualité de diplômé pour toute la Région de l'Est, il était de mon droit
que
l'on me tienne informé de toutes les allées et venues des étrangers
dans ma
juridiction.
Les
esprits
immondes me répondirent: nous sommes des
Felbuss, de la famille du prince Belzébuth. Depuis longtemps, nous
habitons
cette zone, dans le quartier Rwapo, ici à Kisangani. Nous partons
répondre à
l'invitation des amis. Ils ne pouvaient pas me mentir, car je dominais
leur
volonté. Mais le quartier dans lequel ils prétendaient habiter
n'existait pas à
Kisangani. Devant ma perplexité, ils s'impatientèrent et voulurent
aussi savoir
qui j'étais. Je leur déclinai à mon tour mon identité: je m’appelle
Lisungi
Mbula. Je suis diplômé, au service de la déesse de l'Inde. À l’annonce
du nom
de la déesse, le climat de méfiance qui régnait déjà au milieu de nous
se
dissipa et ils me confièrent: nous sommes pressés. On nous attend. Nous
sommes
aussi au service de la déesse. Si tu veux de plus amples informations
sur nous,
téléphone-nous demain à minuit à ce numéro: 0001-Tchao! J'interrompis
mon
envoûtement. En d'autres termes je les libérai et ils s'en allèrent.
Peu
après leur
départ, je me souvins des trois étudiants
qui semblaient attendre la visite de quelques esprits. J'établis une
relation
entre ces trois étudiants et les esprits immondes. Je décidai de
vérifier si
mon intuition était juste. D'ailleurs, je n'avais rien à perdre.
J'avais vu
juste. En effet, les Felbuss se dirigeaient dans la direction où se
trouvaient
les trois étudiants. Lorsque ces esprits arrivèrent dans leurs champs
visuels,
ils n'eurent pas le courage de faire face aux Felbuss et s'enfuirent.
Je ne les
condamne pas d'avoir fui, en tous cas, car les Felbuss sont ignobles et
laids à
voir. Personne ne peut supporter de les regarder ou de s'approcher
d'eux, sans
éprouver un grand effroi. D'ailleurs, c'est comme s'ils répandaient la
terreur
sur leur passage. La preuve était que, sans mes capacités
surnaturelles,
j'aurais fait comme eux. L'un
des trois étudiants en fuite trébucha
et tomba. Se sachant perdu, il fit cette prière: Seigneur Jésus, je
reconnais
avoir péché contre Toi. Pardonne mon péché, Toi le Miséricordieux!
Sauve-moi,
sois ma lumière et ma force!
À
la suite de
cette courte prière, il se produisit
quelque chose d'extraordinaire. Les Felbuss, venus d'une seule
direction,
s'enfuirent chacun pour soi, dans trois directions différentes. Je ne
compris
pas pourquoi ces êtres immondes s'enfuyaient ainsi. Je les interpellai
pour
leur dire de ne pas avoir peur de ces enfants. Je leur criai: "Ce ne
sont
que des enfants!". Mais aucun d'eux ne m'entendit ou ne voulut
m'entendre.
Alors je continuai à crier, tout en courant derrière eux: "Ce ne sont
que
des enfants! Ils ne sont rien! Ils sont inoffensifs!" Ils entendaient
très
bien mes paroles, mais aucun d'eux ne s'arrêta. Leur fuite excita
encore
davantage ma curiosité. Pour la seconde fois, je changeai de dimension,
et
parvins à neutraliser l'un des trois fuyards. Je l'obligeai à
m'expliquer la
raison de leur conduite. Il tenta sans succès de fuir à plusieurs
reprises,
puis m'expliqua ceci, à contrecœur:
Nous
venions
répondre à l'invocation de ces trois
étudiants que tu as vus nous attendre. Lorsqu'ils nous ont aperçus, ils
ont
pris la fuite. Alors nous nous sommes fâchés, parce qu'ils nous avaient
dérangés pour rien. Nous nous apprêtions à les punir, quand l'un d'eux,
celui
qui est tombé, a appelé quelqu'un à son secours. Ce quelqu'un-là n'aime
pas que
l'on touche à ses protégés. Du fait que l'autre avait fait appel à lui,
il
devait venir. Et, en venant, il nous aurait attrapés et nous aurait mis
dans un
gouffre sans fond... Comment y aurions-nous vécu? C'est ça la raison de
notre
fuite précipitée. D'un côté, c'est de notre faute. Nous aurions dû
savoir si
ces personnes collaboraient avec l'autre. Mais nous sommes quand même
venus, et
maintenant voici la conséquence. En tous cas, si nous avions su qu'ils
collaboraient, nous ne serions pas venus!
Je
précise qu'au
moment où le jeune étudiant avait fait
sa prière, je ne l'avais pas entendu, car j'étais un peu à l'écart.
J'interrogeai le troisième Felbuss pour savoir qui était celui dont le
seul
nom, prononcé cette nuit-là par un étudiant, avait fait fuir ces
Felbuss dont
j'avais moi-même eu peur. -Quel est le nom de ce "quelqu'un?" - Son
nom est…est… "Le Roi de tout esprit." - Son nom? -…Jésus... Le
Felbuss paraissait très mal à l'aise et très fatigué en prononçant le
nom de
Jésus. Il voulait se sauver au plus vite de l'endroit où nous nous
trouvions.
Je le relâchai et il s'en alla tout malheureux. Je n'avais plus aucun
doute, la
puissance de Jésus surpassait toute autre puissance. Sinon, comment
expliquer
qu'un nom prononcé tard dans la nuit par un profane puisse mettre en
fuite des
monstres dont la seule vue incite à la réflexion? Deux de ces trois
étudiants
devinrent fous, ils ne se présentèrent même pas aux examens. La Parole
de Dieu
dit bien: "Alors
quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé." Actes 2:21.
2.4-
La chanson des pigeons sauvages
Si
des magiciens
lisent mon témoignage, la plupart
découvriront des faits dépassant leur entendement. Dieu a permis que
ces choses
soient connues afin que certains ne disent pas que Dieu ne pardonnera
jamais.
Non! Dieu est miséricordieux, et Il attend que tu suives mon exemple,
que tu te
repentes, toi, pécheur, que tu te convertisses, et que tu acceptes le
Seigneur
Jésus comme seul Sauveur, afin que tu sois sauvé. Dans le cadre de nos
travaux
de recherche dans l'occultisme, le prof nous avait commandé d'acheter
des chats
blanc ou noir sans tache. Nous les immolions et prélevions certains de
leurs
membres, devant nous servir pour la composition de certaines substances
nécessaires au renforcement de nos pouvoirs magiques. Nous nous
servions du
liquide contenu dans leurs yeux pour composer un ingrédient qui,
consommé, nous
permettait de comprendre le langage des animaux. Nous étions capables
de
comprendre comment les poules pouvaient injurier les femmes qui les
chassaient
quand elles voulaient balayer la cour, ou quand elles becquetaient les
graines
exposées au soleil. De telles scènes étaient nombreuses.
Les
gens nous
voyaient parfois rire sans raison apparente
et nous traitaient de fous ou de fumeurs de chanvre, alors qu'en
réalité nous
étions témoins d'un fait comique. Toutefois, il nous était interdit de
dévoiler
aux profanes le secret de nos rires, sous peine de devenir fous. Non
seulement
le secret de nos rires, mais aussi rien de ce qui se déroulait ne
devait être
révélé. Il est dit dans la Kabbale: "Celui qui ose faire ces choses
doit
se taire." Nous avions l'habitude de nous retirer chaque année dans des
lieux calmes pour étudier les phénomènes de la terre, dans le but de
prévoir
les événements présents. Nous nous servions des faits passés pour
sonder
l'avenir, en les comparant à certains événements. Nous expédions les
résultats
de nos travaux à différentes maisons européennes, qui les utilisaient
dans
leurs rubriques "Horoscope". Dans le même ordre d'idées et poussé par
la curiosité, j'avais calculé mon propre signe astrologique,
communément appelé
horoscope. Aidé par le professeur, mes calculs avaient donné que je
mourrais à
l'âge de 97 ans.
Nous
avions
poussé les calculs pour savoir ce que
deviendrait mon âme après ma mort. La réponse était qu'après ma mort,
mon âme
ira au cimetière de l'Université de Kisangani, et qu'elle travaillera
au
secrétariat situé au deuxième niveau. J'étais sûr de moi et j'étais
content du
fait que je serais dans ma ville natale, contrairement à mes amis, dont
les
calculs avaient donné que leurs âmes reposeraient, après leur mort,
dans des
cimetières parisiens ou londoniens. Le moment de faire nos recherches
arriva.
Après avoir terminé les préparatifs, nous partîmes, le professeur, deux
de mes
amis et moi, à la recherche d'un endroit calme pour nos travaux de
recherche.
Nous arrivâmes au-dessous d'un grand arbre appelé en langue swahili
"Itume". Il faisait très chaud ce jour-là, et la marche nous avait
fatigués. Nous nous arrêtâmes sous l'ombrage de cet arbre pour nous
reposer. Le
sommeil nous saisit, car nous avions décidé de nous reposer avant de
commencer
les travaux. Alors que nous nous apprêtions à débuter nos travaux, nous
entendîmes au-dessus de nos têtes une chorale qui interprétait une
belle
mélodie. Tout le monde resta calme pour admirer la beauté de la chanson.
Son
contenu était
le suivant: Nous, nous sommes
bien. Nous nous nourrissons sans peine. Nous nous déplaçons avec
aisance. Nous
vivons dans le calme et la paix, à l'ombre des grands arbres. À qui
revient le
mérite? Que tous les mérites reviennent à Dieu, notre Créateur! À qui?
À Dieu,
seul Créateur du Ciel et de la terre. À Lui la louange, l'honneur et la
gloire
à tout jamais! Comparez
ce cantique au cantique de Moïse (Apocalypse 15:3-4).
Nos regards convergèrent tous vers l'endroit d'où provenait la mélodie
qui nous
avait charmés. Un soupir d'étonnement s'échappa de nos quatre poitrines
quand
nous découvrîmes la provenance de ces voix. Perchés sur une branche,
sept
pigeons sauvages étaient les auteurs de ce beau texte (Psaume 150:6).
Ce qui
m'avait le plus étonné n'était pas que les pigeons puissent chanter,
mais
plutôt le contenu de leur chanson. Dieu parle de différentes manières.
Mais, du
fait que j'étais aveuglé, je ne pus pas voir la main de Dieu derrière
les
paroles prononcées par ces oiseaux. Pourtant, ce jour-là, je me
désintéressai
de la magie. Quelque chose en moi m'incitait à réfléchir: "Comment les
animaux, les oiseaux, connaissent-ils l'existence d'un Dieu Créateur
qu'il faut
honorer, alors que moi, qui suis un homme, je ne sais pas le faire?" Je
n'eus plus le courage de continuer mes recherches. Je rentrai à la
maison et
les autres me suivirent.
Sur
le chemin de
retour, je décidai d'abandonner la
magie. Mais l'idée de mourir jeune me faisait peur. Je n'avais qu'une
vingtaine
d'années. Je décidai donc de les servir encore jusqu'à ce que j'aie 70
ans,
puisque la totalité de mes jours était de 97 ans. Ainsi, après cet âge,
lorsque
je serai vieux, je pourrai commencer à prier. À cet âge-là, si je
devais
mourir, je pourrais le faire sans regrets, du fait que j'aurais déjà
vécu
longtemps. Plongé dans ces réflexions, j'arrivai abattu à la maison. Je
partis
directement me coucher, alors qu'il ne faisait pas encore nuit. À
minuit, je ne
partis pas au cimetière pour manger comme d'habitude. Après minuit, des
coups
de téléphone vinrent de tous côtés: Le maître du restaurant
s'impatientait, à
cause du repas qui refroidissait, et il voulait savoir si je ne venais
pas
manger. Mes petites amies me demandèrent s'il fallait qu'elles viennent
me trouver
à la maison, au cas où je tarderais à les rejoindre au cimetière. Des
communications venant d'Europe réclamèrent les résultats de nos
recherches de
la journée, qu'il fallait expédier... Pour mettre fin à toutes ces
questions,
je débranchai mon téléphone. Je ne demandai pas au professeur
l'explication
exacte des paroles contenues dans la chanson des pigeons. Tout d'abord,
ces
paroles ne nous étaient pas adressées. Même si cela avait été le cas,
les
oiseaux ne pouvaient pas savoir si leur message atteindrait son but,
parce
qu'ils ne savaient pas que des humains comprenaient leur langue.
2.5-
La prière du vieux diacre
Comme
je l'ai dit
dans le chapitre précédent, le résultat
de mon initiation à mes nouvelles fonctions était concluant. Suite à ce
résultat,
le professeur me laissa diriger certaines opérations délicates, comme
celle que
je vais vous décrire. II s'agit de la capture d'un esprit condamné. Il
y avait
un jeune homme qui, par l'intermédiaire de mon professeur, avait signé
un
contrat pour obtenir un porte-monnaie magique. Jour après jour, pendant
six
mois, le jeune homme trouvait chaque matin dans son porte-monnaie la
somme de
cinq mille zaïres. Il dépensait cet argent comme bon lui semblait,
c'est-à-dire
sans condition aucune. Il était riche. Lorsque les six mois furent
écoulés, un
matin, il trouva dans son porte-monnaie, à la place où d'habitude il
trouvait
l'argent, une note ainsi écrite: "La personne qui recherchait l'argent
pour te le rapporter est fatiguée après t'avoir servi pendant six mois.
Veuille
nous envoyer son remplaçant dans un bref délai." Cette note ne
l'impressionna pas.
Il
s'attendait à
cette situation et s'était préparé en
conséquence, car lorsqu'il avait signé le contrat, tout lui avait été
décrit en
détail. Après lecture de la note, il partit voir le professeur qui le
mit en
rapport avec moi, nouveau diplômé de la Région et serviteur de la
déesse. Je
convoquai le jeune homme pour faire sa connaissance. Lorsque le jeune
homme
vint, je sortis les documents qu'il avait donnés lors de son
adhésion.... Ils
comportaient les noms des différents membres de sa famille, en
commençant par
son père jusqu'au cadet. La première convocation visait à demander au
jeune
homme de choisir un nom sur la liste en notre possession, ainsi que la
cause de
décès qui convenait le mieux pour sa victime, parmi toutes les causes
possibles. Voici le dialogue qui s'ensuivit: - Sur quel nom ton choix
est-il
tombé? - Sur mon père. - Pourquoi ton père?
-
Qui d'autre
voulez-vous que je sacrifie? Mon père est
le plus âgé de toute la famille. Plutôt que de sacrifier quelqu'un qui
n'a pas
encore connu la vie, je préfère que ce soit mon père qui meure. J'ai
comme
principe que les plus âgés cèdent la place aux jeunes. - En tous cas,
tu te
défends bien. Bon! Maintenant, choisis parmi ces différentes causes de
décès,
celle qui sied le mieux pour ton père. Voici la liste: Mort par brûlure, par accident,
par noyade, par affaiblissement d'une maladie, mort à la suite d'une
bagarre,
mort pendant le sommeil... Avant de répondre, le
jeune homme réfléchit:
"Si j'opte pour la mort à la suite d'une maladie, peut-être que, lors
de
sa maladie, certains sorciers de la famille pourront voir que c'est moi
qui
suis la cause de son décès. Non! Elle ne convient pas. Si j'opte pour
la mort
par suite d'un accident, son corps ne pourra peut-être pas être exposé
lors du
deuil. Il pourrait subir des dégâts, être abîmé ou écrasé, de telle
sorte que
son exposition ne soit plus possible. Non! Pas de mort par accident.
S'il
mourait à la suite d'une bagarre, cela impliquera des conflits éternels
entre
ma famille et celle de la personne qui se bagarrera avec lui. Non! En
tous cas,
pas cette mort. Alors... "Je veux que mon père meure dans son
sommeil."
Je
pris note des
deux réponses données par le jeune
homme, à savoir qu'il sacrifiait son père et qu'il voulait qu'on le
trouve un
jour mort dans son lit. Pour moi, son raisonnement était correct: "Il
faut
que les vieux cèdent la place aux jeunes." Je le congédiai et pris
rendez-vous avec lui pour le lendemain à 10 heures, pour la grande
opération de
capture en question. L'opération consistait à envoyer des esprits
servants, et
d'autres esprits déterminés chercher et ramener l'esprit de la victime,
afin
que cette dernière voie celui qui l'a fait convoquer, et accepte devant
les
témoins de signer un contrat pour servir la personne qui l'a fait
convoquer. En
d'autres ternes, la personne devait venir signer le contrat de sa
propre mort.
C'était ma première opération de ce genre. Je mis de l'eau dans un
bassin, à
l'intérieur duquel je déposai un miroir magique. Tout autour du bassin,
je
disposai des livres de prières magiques. La salle était pleine des
esprits
errants et servants, qui étaient là pour la circonstance. À 10 heures
précises,
le jeune homme arriva. Je lui offris une place et il s'assit.
J'étais
capable
de reporter l'opération ou de
l'interrompre si je le voulais, car c'était moi qui commandais les
opérations.
Après quelques minutes de concentration, j’invoquai les esprits à haute
voix.
Je dis: "J'invoque les huit esprits soumis aux huit sous-princes. Je
veux
que vous me rameniez l'esprit de cette personne (nom de la personne),
pour
qu'elle accepte devant vous de travailler pour celui qui l'a désignée."
Ensuite, je citai les noms des huit sous-princes en question. Puis je
regardai
dans le miroir pour voir l'esprit de la personne venir répondre à mon
appel. Il
se produisit alors sous nos yeux un événement qui dépassa notre
entendement.
Alors que je fixais des yeux le miroir placé dans l'eau, je vis
apparaître un
morceau de bois de la dimension d'un petit doigt. Puis un autre bout de
bois
apparut. Les deux morceaux de bois s'étaient unis pour former une
croix. À
l'intersection de ces deux morceaux de bois se mit à couler une
substance
liquide de couleur rouge comme du sang. Cette substance, en se diluant
dans
l'eau, rendit toute exploration du miroir impossible.
Tous
les esprits
errants s'enfuirent à la vue de ce
phénomène. Je jetai le liquide rouge qui se trouvait dans le bassin. Je
remis à
la place de l'eau propre, et replaçai le miroir dans le bassin. Il
fallait donc
recommencer l'opération avec d'autres données. Je doublai la puissance
de la
prière magique et prononçai ces paroles: Je vous invoque, vous les huit
esprits
sous-princes, car les huit esprits qui vous sont soumis ne sont pas
efficaces.
Je vous somme, par le nom ineffable ... de me ramener l'esprit de cet
homme,
afin qu'il vienne signer le contrat en votre présence. Je citai les
noms de ces
huit esprits sous-princes, ainsi que le nom de la victime. Après cela,
je
regardai intensément dans le miroir à travers l'eau du bassin. Cette
fois,
j'étais sûr de voir apparaître l'esprit du père du jeune homme qui se
tenait à
côté de moi. Au lieu de cela, je vis dans le miroir une grande étendue
d'eau.
Je scrutai en vain le miroir pour essayer de distinguer le fond de
cette
étendue d'eau. Elle était sans fond. Cette profondeur rendait toute
exploration
impossible. On aurait dit une mer ou un océan.
Je
perdis mon
calme. J'étais ennuyé à l'idée d'essuyer un
échec dès ma première opération de capture de l'esprit condamné. Ce
sentiment
stimula en moi un certain entêtement. Je ne me décourageai pas pour
autant.
Pour la seconde fois, je jetai le contenu du bassin, sauf le miroir,
bien
entendu, et je remis une autre eau plus propre. Je triplai la puissance
de la
prière magique. Et je comptais passer à l'invocation des quatre esprits
supérieurs, ou esprits méchants, lorsque l'idée me vint d'espionner
d'abord
l'esprit en question. En effet, d'après mon professeur, certains sujets
sont
sous la protection de certaines "maisons." Pour capturer de telles
personnes, il fallait les passer à l'examen du tube magique. Ce dernier
avait
aussi pour fonction de déceler la protection dont bénéficiait le sujet,
ainsi
que le degré de cette puissance protectrice, afin de l'évaluer en la
chiffrant.
C'est
ainsi, par
exemple, que si le degré de protection
du sujet était de quatre, nous lui envoyions la même puissance, mais de
valeur
opposée, soit moins quatre. Quatre moins quatre égale zéro. L'individu
se
trouvait alors sans protection, et il était donc à notre merci. Nous
pouvions
faire de lui tout ce que nous voulions. Satan est comme cela! Avec lui,
c'est
la loi du plus fort! Selon les enseignements du professeur au sujet des
personnes qui font l'objet de l'opération de capture, elles semblent
souvent
rêver ou être mal à l'aise. Mais le cas du père de notre jeune homme me
laissa
perplexe. L'examen du tube magique me donna l'image d'un vieux papa en
train de
danser au milieu d'un groupe de personnes. Le tube magique ne me révéla
aucune
protection sur lui. Vous comprendrez qu'il n'y avait donc aucun moyen
de le
neutraliser, puisqu'il n'avait rien sur lui. Mais qu'est-ce qui
l'empêchait
donc de venir à notre appel?
Un
deuxième
examen me donna l'image du vieil homme en
train de récolter de l'argent au milieu d'un groupe de personnes. Je
demandai
au jeune homme qui était à côté de moi: Que fait ton père dans la vie?
Il
répondit: "Mon père est diacre dans une église protestante." Un
simple diacre ne pouvait pas résister à un dieu! D'où provenait donc
cet échec?
Je voulus téléphoner au prof pour le tenir informé de la tournure des
événements, mais je m'en abstins, me disant que si j'échouais à ma
troisième
tentative, alors je le ferais. J'invoquai donc les quatre princes
méchants: Je
vous invoque, vous les quatre princes méchants, afin de me ramener
l'esprit de
ce mortel. À moi... à moi... à moi... à moi! Je vous invoque pour que
vous me
rameniez l'esprit de ce mortel, mort ou vif! Sauf dans un cas comme
celui-ci,
où la victime devait mourir le jour même, nous donnions souvent un
délai allant
de deux jours à trois mois avant que la victime ne meure, bien qu'elle
ait déjà
signé le contrat.
Après
avoir
invoqué par leur nom ces quatre esprits
méchants, je vis apparaître une main dans le miroir tenant par trois de
ses
doigts un tout petit livre. Les esprits servants qui m'aidaient dans
cette
opération se demandèrent entre eux: "Cette main est-elle celle de la
personne que nous attendons, ou celle du propriétaire du livre? Le
petit livre
en question était un Nouveau Testament. Lorsque les esprits servants
remarquèrent que le petit livre était un Nouveau Testament, ils
s'enfuirent
tous en me disant que le propriétaire de ce livre était toujours dans
sa
Parole. Ils s'enfuirent tous, me laissant avec le jeune homme. Ce
dernier ne
voyait pas les esprits. Du fait qu'aucun esprit n'était resté avec moi,
il
était impossible de continuer l'opération. C'était un échec cuisant, et
il
fallait prévenir le professeur.
Le
jeune homme
était toujours présent et avait suivi
toute la scène. L'opération de capture de son père était un échec
cuisant. La
seule et unique possibilité qui restait à faire dans un pareil cas
était de
choisir une autre personne de la liste, mais en partageant en deux
parties les
années qui restaient à vivre au client. La première partie devait
appartenir au
client, et la deuxième à la "maison". C'est ce que j'expliquai au
jeune homme: Tu sais que tu devras vivre 94 ans. Nous allons soustraire
ton âge
actuel du nombre de tes années, et nous diviserons la différence par
deux. Tu
dois donc vivre encore pendant 36 ans et 6 mois, puisque tu as 21 ans.
La
première moitié sera pour toi, et la seconde pour nous, après quoi tu
pourras
aller te reposer pour de bon. Toutefois, avant de le faire, je me fixe
encore
un délai de trois jours pour essayer de capturer l'esprit de ton père.
Si je
réussis, tu vivras, sinon nous exécuterons le plan que je viens de te
décrire.
Puisque tu es encore présent, tu peux signer d'avance le contrat, pour
prouver
que tu es d'accord avec le partage des années.
Le
jeune homme
signa pour approuver sa propre mort dans
36 ans et 6 mois, dans le cas où j'échouerais. Sa situation m'avait
beaucoup
peiné. Je promis au jeune homme de faire tout ce qui était en mon
pouvoir pour
le sauver. Je savais d'avance que la "maison" n'attendrait pas 36 ans
pour rappeler le jeune homme. Je le savais. La nuit, avant d'aller au
cimetière, je me rendis invisible, et je passai à la maison du vieux
diacre
pour l'espionner. Aidé par les esprits errants, je fouillai en vain de
fond en
comble le domicile du vieux diacre, dans l'espoir de dénicher une
protection
quelconque, un fétiche ou un talisman... Alors, tapi dans un coin de la
chambre
à coucher du vieux diacre, j'attendais son retour pour le surveiller
avant
qu'il ne s'endorme. Je persistais à croire que le vieux cachait une
protection
occulte qui n'était pas détectable au tube magique, et qu'il conservait
soigneusement. Car sa qualité de diacre ne pouvait pas à elle seule le
protéger
contre l'invasion d'esprits, voire même d'esprits supérieurs méchants.
Mon
raisonnement était fondé, puisque je connaissais des pasteurs, des
prêtres, des
abbés, et j'en passe, qui nous commandaient des talismans, soit pour
leur
avancement, soit pour leur protection contre des ennemis invisibles.
Mais
ce simple
diacre...! Tapi dans la chambre,
j'attendis donc impatiemment son arrivée. Mon attente ne fut pas
longue.
Quelques instants plus tard, le diacre arriva. Après s'être déshabillé,
il mit
son pyjama. Avant de se mettre au lit, il s'agenouilla et fit cette
prière: Seigneur
Jésus, je vais bientôt dormir. Je ne sais pas ce qui peut m'arriver
pendant mon
sommeil. Je Te demande une chose: Garde mon esprit dans Ton Ciel, tout
près de
Toi. Qui peut monter là-haut et Te ravir mon esprit de Tes mains?
Personne! Je Te
prie ainsi en Ton nom, Jésus-Christ. Amen! Et il
s'endormit (Colossiens
3:3). De l'endroit où je me trouvais, j'avais suivi toute la prière du
vieux
diacre. Chaque mot de sa prière avait pénétré mon esprit. L'esprit de
cet homme
était bel et bien là où il voulait qu'il demeure: Entre les mains de
Jésus. Il
fallait qu'il en soit ainsi, puisque même les quatre princes, les
quatre
esprits supérieurs méchants n'avaient pas pu ramener son esprit (Jean
10:29).
Je
voulus
abandonner la partie, mais la mort du jeune me
chagrinait beaucoup. Je quittai la maison du vieux diacre, et je
partis,
pensif, pour le cimetière, têtu. En réalité, chers frères et sœurs en
Christ,
j'étais dans les ténèbres, dans la plus profonde ignorance. À force d’y
penser,
j’eus à l’esprit d'aller encore espionner le vieux diacre à son réveil.
Il se
pouvait qu'il détienne une protection quelconque qu'il n'honorait que
le matin,
et non le soir! Pour bien la dissimuler, il faisait semblant de prier
le soir
et, le matin, il vénérait sa puissance... À l'aurore, à ma sortie du
cimetière,
je me précipitai à son domicile. Le vieux se réveilla pour entamer une
nouvelle
journée. Chose étrange, comme s'il avait détecté ma présence dans la
chambre,
(je m'étais rendu invisible), le vieux, dès qu'il fut sorti de son lit, se mit à
genoux et récita cette prière: Seigneur Jésus, le
soleil se lève et
toute la nature s'éveille. Il y a dans ce bas monde des gens qui en
veulent à
la vie des autres. Seigneur, protège mon esprit contre les attaques de
telles
personnes. Garde toujours mon esprit là-haut, de telle sorte que s'ils
viennent
à moi, ils me trouvent "vide". Par Ton Nom j'ai prié, amen!
Aussi
banales que
ces paroles puissent paraître, chers
enfants de Dieu, j'ai expérimenté leur exactitude. Cette prière
matinale me
découragea complètement dans mes tentatives de poursuivre l'esprit du
vieux
diacre. Je me résignai à la perte du jeune homme, malgré ses principes
que je
partageais. Pour me consoler, je me dis qu'après tout, c'était de sa
faute. Il
n'avait qu'à choisir une personne qui ne confiait pas son esprit au Roi
de tout
esprit! Trois jours après la dernière tentative, j'expédiai les
résultats de
l'opération à qui de droit. Mes chers frères et sœurs, satan est un mauvais payeur. Il
ne tient pas ses promesses. Voici sa méthode: Après vous avoir induit
en
erreur, il ne se soucie plus de vous. Par contre, il vous arrache la
vie, de
peur qu'en demeurant en vie, vous ne vous repentiez et vous
convertissiez un
jour. Car il sait bien que c'est sur cette terre
que l'homme a toutes
les chances d'être sauvé et d'avoir la vie éternelle. Ce n'est pas
après la
mort qu'on devient saint, mais c'est bien sur cette terre, si l'on est
né de
Dieu. Une année plus
tard, le jeune homme en question fut trouvé mort
dans son lit. C'était juste le genre de mort qu'il avait choisi pour
son père.
Le vieux diacre, son père, est toujours vivant.
Comme
tout le
monde, j'avais d'abord cru à l'existence de
Dieu. Suite aux raisons que vous connaissez, ma vision concernant
l'existence
de Dieu avait complètement dévié. Les enseignements que me prodiguait
le
professeur, et les événements qui en découlaient, m'avaient
complètement
convaincu de Sa non-existence. Mais, à un certain moment, je commençai
à
remarquer des contradictions entre ce qu’il me disait et la réalité
quotidienne, qui n'était d'ailleurs qu'une illusion. Du moment où je
parvins à
comprendre l'existence d'une réalité surnaturelle, il me fut impossible
de
pouvoir distinguer le bien du mal, le vrai du faux. Je me laissais
vivre en
attendant que la vérité se manifeste en moi. Dieu est Amour, mes frères
et
sœurs. Il m'a fait voir clair.
La
première fois
que j'ai connu le monde du cimetière,
c'est le jour où j'ai signé le contrat par lequel je devais travailler
pour la
déesse Maharashathie. Cette même nuit, lorsque nous étions revenus dans
notre
monde, après minuit, le professeur m'avait amené au cimetière. Je
n'avais pas
peur de la nuit, du fait que mon corps avait été conditionné pour ce
genre de
circonstances. Lorsque nous arrivâmes au cimetière, après nous être
rendus
invisibles, le professeur prononça une formule incantatoire appropriée,
et
toutes les croix du cimetière disparurent. Ce phénomène ressemblait à
ce qui se
passe lorsqu'on engage une bande vidéo dans un magnétoscope, avant que
les
images apparaissent sur l'écran. Ce même phénomène se produisit sous
nos yeux.
Un univers mystérieux remplaça les croix du cimetière, un monde
constitué de
gratte-ciel et de grandes bâtisses bien illuminées et animées... Il y
avait des
allées et des avenues, et tout ce qui constitue une ville contemporaine
moderne. La population était constituée de jeunes. Aucun vieillard,
aucun
enfant, tout le monde était jeune. La Bible nous parle toujours de
l'existence
du Ciel (lieu où habite Dieu), du paradis (lieu où se reposent ceux qui
méritent le Ciel - Luc 23:43), de l'Enfer, et de l'abîme.
Lorsque
quelqu'un
meurt, s'il doit aller au Ciel, son
esprit va directement au paradis, dans un lieu bien déterminé,
différent du
Ciel où se trouve Dieu. Mais si le défunt est candidat à l'Enfer, son
esprit
plane au dessus de son cercueil, jusqu'à ce qu'on l'enterre. Avant
qu'il ne
soit enterré, certains magiciens peuvent parler avec cet esprit qui
plane au-dessus
du cercueil en se servant d'un miroir, ou d'eau prise dans le
tourbillon d'une
rivière, ou encore d'un certain parfum. Lorsque le cortège funèbre
atteint le
cimetière, les esprits chargés du service d'accueil prennent le nouveau
venu en
charge, et lui font visiter ses nouvelles habitations. En dehors de mes
occupations, qui étaient de "lier" les talismans, je travaillais
aussi dans le service spécial d'accueil, ainsi qu'au calcul de
l'horoscope des
esprits "retardataires," et au service de contrôle: je traquais les
esprits, surtout les femmes, pour qu'ils ne sortent pas du cimetière
pour
déranger les vivants, la nuit dans les bars. Pour ce qui est des
esprits
"retardataires," je vous donne quelques explications. Chaque cercueil
n'était pas nécessairement accompagné de l'esprit de son occupant.
Certains
esprits n'accompagnaient pas leur corps au cimetière. Ils erraient
encore dans
le vide, parce que le cordon d'argent qui relie le corps à l'âme
s'était rompu
avant le temps. Pour les ramener au cimetière, je me servais des
inscriptions
figurant sur les croix tombales: Né à...., le...., décédé le...
À
partir de ces
données, j'établissais leur horoscope, et
je déterminais leurs planètes. La planète me fournissait tous les
renseignements possibles sur l'endroit où errait le défunt. Ceci nous
permettait d'envoyer une équipe pour le récupérer. Tous les esprits
n'étaient
pas retardataires. Certains critères nous aidaient à les classer dans
diverses
catégories. On les nomme ainsi à cause de leur retard. Ils rejoignent
leur
corps avec un retard de quelques jours. Mis à part les esprits
retardataires,
il y avait d'autres esprits qui n'accompagnaient pas leur corps, et
pour
lesquels on ne pouvait déceler aucun critère ni aucun signe de retard
quelconque. D'après la taille de leur cercueil, j'avais compris que
c'étaient
des enfants. J'en conclus tout d'abord que les bébés n'avaient pas
d'esprit.
Mais, au fil des jours, je remarquai que certains cercueils de bébés
étaient
pourtant accompagnés de leurs esprits. Je répète que dans l'autre
monde, tous
avaient la même taille et le même âge. C'est à la taille du cercueil
que je
déterminais l'âge des nouveaux venus au moment de leur mort. Je ne
comprenais
pas comment certains cercueils d'enfant avaient des esprits, alors que
d'autres
n'en avaient pas. Ce n'est que plus tard que j'en eus l'explication,
que voici:
Normalement,
les
esprits des bébés ne viennent pas au
cimetière, pour la simple et unique raison qu'ils sont purs devant
Dieu. Ils
n'ont pas de péchés. Les esprits des bébés qui venaient au cimetière
n'étaient
pas de Dieu. Que cette affirmation ne trouble pas votre entendement. Tout
le monde n'est pas de Dieu. Rappelez-vous qu'au
chapitre premier, le
professeur m'avait remis deux cachets. L'un d'eux avait pour rôle de
faire
concevoir chaque femme avec laquelle je couchais. Ce sont ces bébés,
issus
d'une telle conception, dont les esprits viennent au cimetière, une
fois que
leurs noms sont rayés de la liste des vivants. S'ils parviennent à
grandir sur
la terre, ces enfants deviennent de beaux gars, des géants, qui
occupent
souvent des postes importants dans la hiérarchie humaine. Pour la
plupart, ils
sont célibataires mais riches. Il y avait parmi les personnes décédées,
certaines personnes que je connaissais bien. Pour ces personnes, après
leur
mort, les membres de leurs familles respectives cotisaient de grosses
sommes
d'argent pour célébrer des messes de requiem, ou messes des morts, afin
que les
âmes des défunts reposent en paix.
Ironie
du sort,
c'étaient parfois les amis de mon
professeur qui célébraient la messe pendant le jour, et qui nous
rejoignaient
ensuite la nuit au cimetière! Les parents de ces défunts s'attendaient
à ce
qu'à partir de leurs prières le "Bon Dieu" pardonne les péchés des
morts et les accueille dans Son Ciel. Alors que c'était moi qui, dans
le cadre
de mes attributions, m'occupais de l'installation des nouveaux venus!
Telles
furent mes occupations pendant plus de sept ans dans le monde du
cimetière.
Depuis que j'avais entendu la chanson des pigeons sauvages, ma décision
était
pourtant prise. C'est à cette époque que l'idée me vint d'abandonner
les
pratiques magiques, mais seulement à partir de l'âge de 70 ans. En
réalité,
j'avais peur de mourir jeune et pauvre. Dans mon for intérieur, je
n'étais pourtant
pas certain de pouvoir abandonner la magie, parce que je savais ce
qu'il
adviendrait de mon âme après ma mort, du moins d'après ce qu'on me
laissait
croire. Mais lorsqu'il me fut donné de découvrir la vérité, ma décision
fut
irrévocable.
D'habitude,
lorsqu'on amenait un nouveau cercueil au
cimetière, l'esprit du nouveau venu attendait à côté du cercueil,
jusqu'à ce
qu'on lui donne tout le nécessaire pour son installation. Ce jour-là,
il y eut
trois entrées, donc trois morts. À côté de ces trois cercueils se
tenaient deux
esprits qui attendaient leur installation. Il n'y avait aucun esprit
auprès du
troisième cercueil. La nuit, lorsque j'arrivai, je trouvai deux esprits
au lieu
de trois. Cela dépassa mon entendement, surtout qu'aucun des trois
cercueils
n'était celui d'un enfant et qu'aucun ne montrait les signes qu'il
s'agissait
d'un "retardataire". Je profitai de la présence du professeur pour
qu'il m’éclaire sur les deux cas précis. Je lui demandai: Pourquoi les
esprits
de certains bébés ne viennent-ils pas au cimetière, et où est l'esprit
de ce
troisième? En effet, je ne savais rien de tout cela. Il me fit cette
réponse
philosophique: "Ces genres d'esprits ne viennent pas ici. En principe,
sur
cette terre, la vie de chaque homme comprend cinq composantes: La
nourriture,
le vêtement, la richesse, l'honneur et la gloire. Les âmes des
personnes qui
viennent ici sont celles des hommes qui ont vécu toutes ces cinq
composantes
sur la terre. Tandis que les
âmes de ceux qui n'ont vécu que deux ou
trois composantes de leur vie, pendant leur séjour sur la terre, ne
viennent
pas ici. Ils vivaient dans la simplicité et l'austérité, dans l'espoir
de vivre
les autres composantes de leur vie chez leur Maître."
Cette
réponse du
professeur, au lieu de satisfaire ma
curiosité, ne fit que l'exciter davantage. Je voulus savoir qui était
leur
"Maître" et quel endroit leur était réservé après leur mort. À cette
dernière question, le professeur ne donna aucune réponse. Pendant ma
conversation avec lui, se tenait à côté de moi l'une de mes petites
amies du
cimetière, un esprit servant. Elle avait tout suivi de notre dialogue.
Elle me
prit à l'écart et dit: "Chéri, je m'étonne des questions que tu poses
au
professeur, après tout le temps que tu as passé parmi nous! Est-il donc
vrai
que tu ne saches pas où est parti l'esprit du troisième cadavre? C'est
étrange
qu'une question pareille vienne de toi! L'esprit du troisième corps ne
peut pas
venir ici pour la simple raison qu'il est chrétien. Tu ne peux pas dire
que
c'est plein de chrétiens ici! Oui, il y a des chrétiens qui viennent,
mais ce
sont des chrétiens de nom. Les vrais chrétiens ne viennent pas ici!
Leur Maître
ne veut pas qu'ils viennent ici. Il ne veut même pas qu'ils voient
l'existence
de notre monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils meurent, Il les envoie
chercher.
Quant au lieu où ils vont, aucun de ceux qui sont ici ne le connaît.
Nous avons
eu beau chercher son emplacement, nous ne l'avons jamais trouvé, alors
nous nous
sommes résignés."
Sais-tu
pourquoi
les vrais chrétiens ne viennent pas ici?
Un
vrai chrétien, s'il a de quoi se vêtir et se nourrir, cela lui suffit.
Il ne
cherchera pas la gloire, l'honneur, la puissance, ou encore la
richesse. Ce
sont ces trois dernières choses qui poussent les êtres humains à se
séparer de
leur Maître et à venir ici. Quand j'eus entendu ces
paroles, je fus
saisi de peur. Peur de m'être trompé, ou d'avoir été trompé. Pour la
seconde
fois, je posai cette question: Quel est le nom du Maître des chrétiens,
et
qu'est ce qui nous attend, nous qui sommes ici maintenant? Ma petite
amie
sourit un peu, puis dit: Chéri, tu ne vas pas me dire que tu ne sais
pas ce qui
nous attend, nous tous qui sommes ici! Excuse-moi pour l'oubli, mais le
nom du
Maître des chrétiens, c'est Le Roi de tout esprit (de toute chair)
(Nombres
16:22). Quand Il viendra juger les vivants et les morts, Il nous
condamnera,
nous tous qui sommes ici, et Il nous jettera dans un étang de feu
éternel.
C'est connu de tous. C'est pourquoi tu nous vois vivre dans l'opulence,
car
nous n'avons plus rien à perdre ni rien à gagner. Notre sentence est
déjà
tombée, nous n'attendons que son exécution. En attendant, nous nous
amusons
bien pendant ce sursis. À ces mots, je me souvins de ce que me disait
souvent
mon professeur, à propos de ce qu'il adviendrait de mon esprit après ma
mort.
Jamais il ne m'avait parlé de jugement dernier ni de condamnation.
Une
colère froide
inonda mon âme à l'encontre de mon
professeur polonais. J'éprouvai pour lui une haine terrible. J'oubliai
tous ses
bienfaits. "Le Roi de tout esprit, c'est Jésus..." Ces paroles du
troisième Felbuss me revinrent à l'esprit. Je me dis que ce que j'avais
lu
quelque part dans la Bible était donc vrai. Il ne m'était plus permis
d'en
douter. D'ailleurs, à quoi cela servirait-il encore de douter ou de
nier
l'existence de Dieu et de Jésus-Christ, puisque la source dont me
parvenaient
ces vérités n'avait aucun intérêt à me mentir? Tout mon corps
tressaillit de la
peur que j'avais ressentie. Je craignais que les autres sachent que
j'avais
enfin découvert ce qu'ils me cachaient depuis longtemps. Cette nuit-là,
je pris
la décision d'abandonner la magie et toutes ses pratiques, quelles
qu'en soient
les conséquences. Il fallait d'abord que je sorte du cimetière. Je fis
semblant
de travailler comme d'habitude, sans laisser personne pénétrer mes
pensées. Le
matin, vers quatre heures, je me rendis au lieu où se trouvait la
sortie, et je
récitai la formule incantatoire appropriée, pour la fermeture du monde
invisible et l'ouverture du monde visible. Le monde féerique disparut
pour
laisser la place aux croix du cimetière plantées dans le sol. La rosée
avait
détrempé la végétation, et l'ombre de la nuit s'en allait, faisant
ainsi place
à un jour nouveau.
3.3-
Je décide d'abandonner la magie
(Lire la mise en garde
à la fin du témoignage)
Je
savais que je
devais mourir si je mettais fin à la
pratique de la magie. La mort ne me faisait pas peur pour autant. Mon
désir
profond était désormais qu'après ma mort mon âme n'aille pas au
cimetière pour
attendre la condamnation éternelle, mais plutôt qu'elle aille où
l'esprit du
troisième corps était parti. Je ne voulais pas qu'après ma mort mon âme
soit la
risée de mes anciens partenaires, de ceux pour qui j'étais un traître.
Mais
pour que mon âme soit auprès du Roi de tout esprit, il fallait que je
devienne
"un vrai chrétien", pour que Jésus envoie chercher mon âme après ma
mort. Pour devenir un vrai chrétien, je ne devais pas aller voir mon
professeur
car il m'avait déjà donné son avis sur Dieu. À mon retour du cimetière,
j’allai
voir un pasteur. Je lui racontai tout ce que j'avais fait dans le
domaine de la
magie, et tout ce qui m'attendait après avoir tout dévoilé à un
non-pratiquant.
Je ne lui cachai pas ce qui m'avait poussé à abandonner la magie, car
je
voulais devenir un vrai chrétien. Il fallait qu’il me dise comment
faire,
puisque mon professeur ne le savait pas. Le pasteur, bien qu'étonné et
surpris
de tout ce qu'il entendit de ma bouche, ne m'interrompit pas. Ce n'est
qu'à la
fin de mon récit qu'il me conseilla d'accepter le Seigneur Jésus dans
mon cœur
comme mon Sauveur personnel, et d'aller remettre au professeur tous les
soi-disant pouvoirs et protections en ma possession. Il termina par ces
mots:
Tu ne mourras que si Jésus-Christ le veut.
Ma
confession
chez le pasteur avait pris assez de temps.
Je retournai un peu tard chez le professeur, par rapport à d'autres
jours. À la
maison, je le retrouvai assis dans le salon, l'air inquiet.
Visiblement, il
m'attendait, car, lorsque j'entrai, il me demanda aussitôt: Où étais-tu
passé?
Je t'ai cherché partout après notre conversation, pour te parler de
certaines
choses que tu m'avais demandées, mais je ne t'ai plus revu, à mon grand
étonnement. L'une de tes amies m'a dit que tu étais déjà parti. Je suis
arrivé
et je ne t'ai pas trouvé. Où étais-tu encore passé? Parle, je t'écoute,
mon
fils.
Mon
père, depuis
plus de dix ans je suis à vos côtés.
J'ai cru à tout ce que vous m'avez dit, sans arrière-pensée, car je
vous ai
toujours considéré comme mon père. Mais, depuis un certain temps, j'ai
remarqué
certaines contradictions entre ce que vous m'aviez confirmé comme vrai,
et la
réalité que je vivais. Mon père, vous m'aviez remis une protection, en
disant
qu'elle me protégerait contre tout ennemi visible ou invisible, et
pourtant,
j'ai été paralysé par les cris d'un jeune homme, qui avait seulement
prononcé
un simple Nom; ce Nom dont vous niez l'existence, en voulant que je
fasse de
même. Je vous ai longtemps cru et respecté, mon père, malgré mes
propres
expériences qui contredisaient vos affirmations. Hier encore, je
voulais
éclaircir deux points pour lesquels mon raisonnement ne trouvait pas de
solution adéquate. Votre silence n'a fait que confirmer mes doutes.
Suite
à votre
silence, et grâce aux réponses données par
cet esprit servant qui se tenait à mes côtés, j'ai donc décidé
d'abandonner la
magie et de suivre Jésus quelles que soient les conséquences. C'est
pour que je
ne vous lâche pas que vous m'avez longtemps caché la vérité. Vous me la
cachiez
de peur que je vous abandonne, le jour où je la découvrirais.
Maintenant que je
connais la vérité, je ne vois pas ce qui me retient ici, ni ce qui
m'empêche de
vous quitter, cher professeur… Je viens donc vous remettre toutes mes
protections et tous mes pouvoirs, pour ne suivre que Jésus-Christ. Je
désire
qu'à ma mort mon âme ne retourne plus au cimetière, mais bien à
l'endroit où
est partie hier l'âme du corps qui n'avait pas d'esprit. Je veux
maintenant
suivre Jésus, pour qu'à ma mort Il vienne me prendre et m'emmène à
l'endroit
que personne d'entre vous ne connaît. Excusez-moi, mon père, je dois
vous
quitter, et je dois quitter la magie. Je suis allé voir un pasteur ce matin et il
m'a conseillé de tout vous remettre, protections et pouvoirs, afin de
devenir
chrétien. C'est pourquoi je vous donne cet objet.
L'objet en question
était un petit flacon contenant un liquide visqueux à l'intérieur
duquel se
trouvait une sirène vivante.
Le
professeur
m'avait très bien suivi. Il avait parfois
acquiescé de la tête concernant certains points que je lui disais. Pour
toute
réponse, il me dit: Ce n'est plus à moi que tu dois remettre tes
pouvoirs et
tes protections, mais bien à la déesse Maharashathie. C'est avec elle
que tu as
signé le contrat t'obligeant à travailler toute ta vie. Alors, si tu
tiens
réellement à abandonner la magie, va la trouver. Tu connais le chemin,
et le
moyen d'y parvenir. Si je peux encore te conseiller quelque chose,
avant
d'aller trouver la déesse, donne-toi un temps de réflexion. Si tu
changes
d'avis, viens me voir, et nous parlerons encore. Mais si tu tiens à
abandonner
la magie, je te rappelle que tu mourras jeune et pauvre.
Dans
mon
excitation d'abandonner la magie, je n'avais pas
réalisé toutes les conséquences graves de sa réponse. En d'autres
termes, je
n'avais pas réalisé le risque que je prenais en m’hasardant à aller au
pays de
la déesse pour lui remettre mes pouvoirs. Après réflexion, je me dis
que ce
serait un suicide de ma part. Je voyais mal la déesse, après que j'aie
rompu le
contrat qui me liait à elle, venir me redéposer à l'endroit où j'étais
entré,
pour que je retourne sain et sauf dans notre monde. Alors que je
faisais ma
valise pour déménager de chez le professeur, l'idée me vint de ne pas
partir au
pays de la déesse, mais d'aller plutôt invoquer le docteur Kaylash
Payba, dieu
de l'Inde, dans un cimetière situé non loin de la cité.
Ce
choix d'un
cimetière situé non loin des habitations
était conditionné par la peur. J'avais peur qu'après avoir remis tous
mes
pouvoirs et protections, on ne m'interdise la sortie, pour que mon
corps soit
retrouvé le matin par les passants, au cas où l'on me tuerait. Je me
disais
encore qu'au cas où ils voudraient me faire du mal, je pourrais crier
au
secours et être secouru par les passants. J'avais peur! Je déménageai
de chez
le prof pour aller m'installer chez le pasteur, en attendant que ma vie
se
normalise. J'avais à présent terminé mes études et je détenais un
diplôme
d'Ingénieur Technicien en Agronomie générale. Je n'avais pas encore
songé à
travailler ni à chercher un emploi quelconque. Il était donc temps que
je le
fasse. Puisque je devais partir le soir au cimetière pour rendre mes
pouvoirs,
il me fallut passer tout l'après midi à écouter la Bonne Parole de
Jésus, que
me dispensa le pasteur. Il
insista beaucoup pour que je remette à
qui de droit tout ce qui me reliait encore au monde de ténèbres d'où je
venais.
Le soir du même jour, je me rendis dans un cimetière situé non loin de
la cité,
dans l'espoir de réaliser le plan que j'avais soigneusement conçu au
cours de
la journée. Arrivé au cimetière, j'invoquai le docteur Kaylash Payba.
Dans
le passé,
quand nous l'invoquions, il se manifestait
par l'apparition d'une lumière lointaine qui grandissait au fur et à
mesure
qu'il approchait. Contrairement à sa manière habituelle d'apparaître,
il
m'apparut cette fois en planant. Il se présenta en disant: Je suis le
Dr.
Kaylash Payba, dieu de l'Inde. Voici, je marche dans les airs comme
Dieu! À mon
tour, je me présentai, et je lui dis: Je viens de la part de mon
professeur.
J'ai abandonné la magie et toutes ses pratiques. Je viens donc remettre
mes
pouvoirs et mes protections. J'enchaînai en lui remettant ceux-ci.
Après
les avoir
récupérés, il dit: Est-ce là l'unique
raison de ta visite, ou as-tu autre chose à dire? - Je veux récupérer
mes
cheveux et la poussière de mon talon droit, lui répondis-je. - Va dans
le
bâtiment numéro deux, au deuxième niveau, regarde dans le tiroir de la
deuxième
chambre à gauche, et tu trouveras tout ce dont tu parles. Je partis, et
je
récupérai mes objets. J'éparpillai la poussière et je brûlai les
cheveux. Je
retournai ensuite auprès du docteur. - C'est tout? Me demanda-t-il.
C'est tout,
docteur, répondis-je. C'est bien, c'est bien… Tu sais ce qui t'attend,
tu
connais les lois: Demain à douze heures, tu mourras, me prévint-il.
Docteur, je
mourrai si Jésus le veut! Rétorquai-je.
Sur
ce, je pris
congé de lui et je partis. Sur le chemin
du retour, je croisai un groupe compact d'esprits servants. Ils
m'interdirent
le passage, disant que le docteur voulait me voir pour un dernier
entretien.
Sans faire attention à ce qu'ils disaient, je leur demandai de me
laisser
passer, au nom de Jésus. Sur ce, ils s'écartèrent tous, et je passai au
milieu
d'eux. Arrivé chez le pasteur, je lui racontai tout mon entretien avec
le Dr
Kaylash Payba. Il m'encouragea et remercia même le Seigneur pour moi.
Personnellement,
je n'étais pas convaincu de l'efficacité de la prière, en ce qui
concernait les
menaces du docteur. C'est pourquoi je demandai au pasteur de me
remettre une
somme d'argent me permettant de me rendre à Yangambi, où résidaient mes
parents. Je lui dis que je ne voulais pas mourir loin de ma famille. Le
pasteur, après m'avoir exhorté à croire seulement au Nom de Jésus pour
être
sauvé, me remit la somme d'argent nécessaire pour mon transport jusqu'à
Yangambi. Il m'accompagna jusqu'à l'endroit où l'on emprunte le moyen
de
transport pour Yangambi. En cours de route, il ne cessait de me
répéter: Tu ne
mourras pas, le Seigneur Jésus t'aime!
À
Yangambi, en
dehors de quelques étudiants qui avaient
assisté aux démonstrations magiques que je faisais en plein air à
Kisangani,
personne ne pouvait soupçonner mes activités mystérieuses. Ma
conscience ne me
reprochait rien vis-à-vis de mes parents. En effet, ils savaient que je
faisais
mes études à Kisangani, et que l'un de mes professeurs me logeait.
Parfois,
lorsque j'étais encore avec Hélène, je leur avais envoyé de petites
sommes
d'argent, tout en leur faisant comprendre que j'étais sans emploi. En
réalité,
je ne pouvais pas éveiller leur attention en leur donnant de grosses
sommes
d'argent. Donc, mon arrivée à Yangambi fut tout-à-fait normale à leurs
yeux. Je
fus bien accueilli, les voisins vinrent me dire bonjour. J'éprouvai un
peu de
chagrin à l'idée que toutes ces personnes chères me manqueraient pour
de bon
après douze heures, c'est-à-dire après ma mort!
À
douze heures
moins cinq, je leur dis que je me retirais
dans ma chambre pour me reposer. En réalité, je ne voulais pas mourir
en
présence de mes parents. Avant de m'étendre sur le lit, je fis cette
prière: -
Seigneur Jésus, c'est pour Te rejoindre que j'ai quitté toute ma
gloire, toute
ma richesse et tout mon bonheur. Maintenant, je vais mourir… Je Te
demande une
chose, Seigneur Jésus: Je voudrais que mon âme ne parte pas au
cimetière, là
d'où je viens. Envoie tes anges récupérer mon âme, pour que je ne sois
pas la
risée de ceux que j'ai quittés, de ceux que j'ai abandonnés pour Te
suivre...
Je souhaite que mon esprit aille à l'endroit où l'esprit du troisième
cadavre
du cimetière est parti. Pardonne mes péchés et prends soin de mes
parents.
Amen! À douze heures, je sentis une faiblesse envahir mon corps. Tout
mon
corps, ainsi que la chambre où je me trouvais, fut inondée d'une forte
odeur de
parfum. Je me dis que le docteur avait tenu parole. Lorsque je sentis
l'odeur
du parfum, je me dis qu'ils étaient là. Puis je perdis connaissance...
À
seize heures,
je repris connaissance, et je constatais
que je n'étais pas mort. Quelques instants après, les articulations de
mon
corps ne répondaient plus convenablement à ma volonté. J'avais perdu la
mémoire. Je ne savais plus calculer un plus un, ni comment je
m'appelais. Je ne
savais plus m'exprimer convenablement. Je ne pouvais plus me tenir sur
mes
jambes plus de cinq minutes sans tomber ou perdre l'équilibre... Bref
j'étais
devenu retardé mental! Mes parents ne comprirent pas ce qui m'était
arrivé.
Moi, par contre, je le savais, mais je n'étais pas en mesure de le leur
dire.
Dans leur précipitation, ils m'emmenèrent chez des guérisseurs, pour me
venir
en aide. Pendant deux semaines, je suivis ce traitement indigène sans
succès.
On me faisait des incisions dans la peau du cou, des reins, du visage,
du
ventre, et des poignets, à l'aide de lames de rasoir, tout en y
frottant avec
les doigts des substances noires en poudre. Je suivis ce traitement
sans qu'il
y ait une quelconque amélioration de mon état de santé.
Il
m'arrivait
parfois de retrouver la mémoire pendant un
intervalle de temps limité. Un jour, dans un moment de lucidité, je dis
à mes
parents: Ce traitement indigène dont je suis l'objet ne m'est d'aucune
utilité.
Ce sont des esprits qui sont responsable de ma condition actuelle. Ces
féticheurs ne peuvent rien contre des esprits. Ils sont tous au service
d'un
seul et unique maître. Menez-moi plutôt à l'hôpital afin que j'aille y
mourir,
au lieu d'abîmer mon corps par ces incisions inutiles. À quoi bon
toutes ces
dépenses? Le lendemain, mes parents m'amenèrent à l'hôpital de l'Inera
à
Yangambi. Les médecins, après m'avoir examiné, diagnostiquèrent des
palpitations cardiaques. Pour plus de précision, et pour ceux qui
voudraient un
jour vérifier la véracité de ce qui va suivre, je vous donne les noms
des deux
médecins qui firent le diagnostic: Le docteur Likwela et le docteur
Kande. Ils
conclurent donc que je me rétablirais après deux semaines de traitement.
Mes
chers frères
et sœurs, au lieu des deux semaines
prédites, je restai deux ans à l'hôpital, pour n'en sortir que les
pieds
devant! Deux ans de privations et de souffrances atroces. Outre mon
isolement
et mes souffrances, il y avait aussi le problème de mon alimentation.
En effet,
sept ans passés à ne me nourrir que des aliments préparés au cimetière
avaient
conditionné mon estomac. Je vomissais tout aliment préparé que je
voulais
avaler, ou bien il me causait la diarrhée... Je fus donc obligé de
renouer avec
mon ancien régime alimentaire, qui consistait à ne manger que des
aliments
crus.
Lorsque
j'étais
encore chez le professeur il m'était
facile de suivre ce régime. Mais me permettre un tel régime dans un
hôpital à
Yangambi était un luxe, que mes moyens ne pouvaient satisfaire. C'est
ainsi que
je pouvais passer trois à quatre jours à jeun, sans que personne ne
m'apporte
quoi que ce soit à manger. Je ne condamnais pas mes parents pour ce
manque de
nourriture. Je les comprenais. D'abord, ils n'étaient pour rien dans ce
qui
m'arrivait. Ensuite, les aliments qu'ils devaient m’apporter étaient
rares sur
le marché. Enfin, la distance qui séparait l'hôpital de la maison était
aussi
pour beaucoup dans cette privation. Je les comprenais donc.
Mes
petits frères
qui devaient m'apporter la nourriture
se fatiguaient aussi. Au fil des jours, mes parents se désintéressèrent
de moi,
à cause de la durée de ma maladie. Une maladie qui n'avait d'ailleurs
jamais
été bien définie. Deux ans, ce n'est pas rien dans la vie d'un être
humain. Mes
parents souhaitaient soit mon rétablissement soit ma mort. Car ils
étaient
excédés, oui, excédés, de me voir souffrir, et de se voir dans
l'impossibilité
de faire quoi que ce soit pour me venir en aide. Alors, ils priaient,
demandant
au Très-Haut de me guérir ou de m'ôter la vie, car le fait que je
demeure dans
cette condition ne satisfaisait personne, sauf satan, bien entendu, mon
ancien
patron. Ma santé allait de mal en pis. Elle s'aggravait jour après
jour, malgré
les médicaments qui m'étaient administrés, grâce aux relations
qu'entretenait
ma famille avec certains infirmiers. Mon frère aîné était infirmier
stagiaire
dans cet hôpital. Après son stage, il me confia aux soins de ses amis,
afin que
je sois bien traité. Malgré ces soins, ma maladie s'aggravait toujours.
Je
n'avais pas
peur à l'idée de mourir. Ce qui me tourmentait
était l'idée qu'après ma mort mon esprit puisse retourner au cimetière.
Pour
mettre fin à ce calvaire, je décidai de me suicider. Mais, me rappelant
la
condition des suicidés au cimetière, je refusai d'exécuter ce plan. Je
préférais plutôt le réaliser par l'entremise d'une autre personne. Je
demandai
une fois à un infirmier de mettre fin à mes jours, par exemple en
dépassant la
dose de médicaments, ou tout simplement en m'empoisonnant. Sur le
moment,
l'infirmier ne répondit rien.
Deux
jours après,
il vint se mettre au chevet de mon lit,
et me tint ce discours: - Ce n'est pas parce que tu es le frère de mon
ami que
tu dois te croire tout permis. L'acte que tu m'as demandé de commettre
à ton
égard est une ignominie dans le domaine de la médecine. Aucun docteur,
aucun
médecin, aucun infirmier au monde ne pourra accepter de commettre cet
acte sans
encourir des poursuites de la part de l'ordre des médecins. D'ailleurs,
il
serait rayé de cet ordre, et ne pourrait plus exercer sa profession. Tu
vois
donc que ce que tu me demandes de faire revient à trahir mon serment.
Mais
puisque tu veux mourir, attends, je vais t'y aider en te chassant
d'ici! Comme
ça, tu iras mourir où tu voudras, mais pas ici en tous cas.
Je
vous informe
que cet infirmier s'était informé sur mon
passé, et qu'il savait qui j'étais. Pour lui, ce que je lui demandais
de faire
était de la magie. Moi, en revanche, je savais que c'était satan qui me
faisait
souffrir ainsi, pour me prouver qu'il n'était pas facile de
l'abandonner. On
m'amena à l'hôpital d'Essai, car il n'y avait pas assez de malades dans
cet
hôpital. Plusieurs jours passèrent. Un jour, j'étais assis dans la
véranda, le
dos appuyé contre une colonne. Je remarquai que le monde où je me
trouvais se
mit à me fuir. En d'autres termes, les images et les sons s'éloignaient
de moi
et revenaient. Lorsqu'ils s'éloignaient, tout devenait plus petit, et
les sons
devenaient inaudibles. Ce phénomène dura au moins dix minutes, puis
tout
redevint normal. J'en informai mon infirmier. Il me dit aussitôt que
c'était la
mort qui venait, et que si j'étais croyant il était grand temps pour
moi de
prier ou de me confesser.
Je
me dis
qu'enfin j'allais mourir, que la souffrance et
l'isolement étaient finis, ainsi que la maladie et les tourments, et
que j'allais
enfin voir Jésus. J'allais Le voir face à face, Lui, le Roi de tout
esprit, Lui
qui était tellement craint, Lui, le summum de toute puissance! Après
avoir
annoncé à l'infirmier ce qui m'était arrivé, on me changea de chambre.
Je fus
alors transféré dans la salle des agonisants. Il y avait déjà un homme
qui
m'avait précédé dans cette salle, et qui occupait un lit. Il agonisait
déjà.
Pendant les cinq jours qui avaient précédé mon changement de chambre,
personne
ne m'avait apporté à manger. En plus de ma maladie, j'avais donc faim,
et,
malgré les couvertures, j'avais froid.
Je
sentis un
affaiblissement total envahir tout mon être.
J'étais couché sur mon lit de malade. Il y avait un jeune garçon qui
était venu
rendre visite à un parent malade. Après qu'il l'ait cherché partout
dans
l'hôpital, on l'envoya dans la salle où je me trouvais. C'est là qu'il
retrouva
son parent à l'agonie. Le jeune homme s'empressa d'aller prévenir la
famille de
l'état de leur parent. Alors qu'il sortait, je lui fis signe de
s'approcher.
Lorsque je l'eus interpellé, il reconnut en moi le magicien de
Kisangani.
Il
me reconnut
malgré mon amaigrissement. Sans lui donner
le temps de prononcer une parole, je lui dis d'aller aussi prévenir les
miens
de la gravité de mon état, et j'ajoutai: je sens que la mort approche.
Je vais
mourir. Je le sens, et, d'ailleurs, les médecins me l'ont affirmé. Toi,
par
contre, va prévenir mes parents et dis-leur de se dépêcher, car ce sera
leur
dernière visite. Ils ne pourront plus revenir ici après ma mort, sinon
pour
transporter mon cadavre et l'enterrer. En mourant, je mets ainsi fin à
leurs
tourments. Dis-leur que je ne leur en veux pas de mourir si jeune. Ce
n'est pas
de leur faute. Eux, ils m'ont envoyé faire des études, et moi, parce
que je voulais
m'enrichir vite, j'ai tâté à la magie. Je n'ai qu'un seul regret en ce
qui les
concerne:
Je
meurs comme un
chien, comme quelqu'un qui n'a pas de
famille, sans personne à côté de moi pour me fermer les yeux après ma
mort.
Depuis cinq jours, personne n'est venu me voir, et je n'ai rien mangé.
Dis-leur
que je ne leur en veux pas. C'est de ma faute... Va et répète-leur tout
ce que
je t'ai dit. Attendri par ce discours lugubre, le jeune garçon se mit à
pleurer. Il refusa de partir, me disant qu'il préférait attendre que je
meure,
pour qu'il me ferme les yeux après, et qu'ensuite, il partirait faire
la
commission. Mais je refusai sa proposition. Pour le convaincre,
j'ajoutai: Fais
vite. Peut-être que si tu te dépêches, ils pourront venir me trouver
encore vivant,
et ainsi je pourrai leur dire ce que je n'ai pas eu le courage de te
dire. Fais
vite! Rassuré, le jeune garçon s'en alla tout triste. Quelques heures
après son
départ, j'éprouvai des sensations bizarres dans mon corps. Allongé sur
mon lit
dans la chambre d'hôpital où je me trouvais, je vis le Ciel descendre à
une
vitesse vertigineuse, et me couvrir les yeux. Je tournai les yeux de
gauche à
droite pour essayer de comprendre ce qui m'arrivait, mais, partout où
je
tournais la tête, je ne voyais que le bleu du Ciel, pas le noir de la
nuit. Ma
vue était partie... Quelques instants plus tard, les sons s'éloignèrent.
Je
sentais les
bruits qui étaient autour de moi
s'éloigner petit à petit, jusqu'à disparaître complètement... Aucun son
ni
bruit ne m'était plus audible. J'en conclus que j'étais devenu sourd.
L'ouïe
était partie à son tour.... Je n'étais pas aveugle, pourtant je ne
voyais que
la couleur bleue. Je ne voyais rien et n'entendais rien de ce qui se
passait
autour de moi, mais je sentais tout ce qui s'y déroulait. J'étais
encore
conscient, en quelque sorte. Un moment après, je constatai que mes
mâchoires
pesaient très lourd et n'obéissaient plus à la force de ma volonté pour
s'entrouvrir ou se refermer.
Je
ne pouvais
plus parler ni faire sortir un son
quelconque. Pourtant, mon cœur battait toujours et je respirais, bien
qu'avec
peine, mais je respirais quand même. La parole était partie... Puis je
sentis
tout à coup un froid glacial, pour ne pas dire mortel, m'envahir et
saisir mes
orteils et mes doigts. À partir des orteils et des doigts, ce froid
gagna
progressivement tout mon corps, et convergea vers le cœur. Chaque
membre de mon
corps traversé par ce froid devenait insensible, comme s'il n'existait
plus. Il
me devint alors impossible de bouger, même un petit doigt. ... Puis
vint le
moment critique, moment atroce que traverse tout être né de femme.
Les
battements de
mon cœur résonnaient en moi avec une
grande amplification, à la manière d'un marteau sur l'enclume d'un
forgeron...
Thoum! Thoum! Thoum!... La séquence des coups devint irrégulière.
L'intervalle
entre un coup et le suivant s'élargissait de plus en plus. J'eus peur
et je
voulus crier pour demander de l'aide, appeler au secours! Mais la voix
ne
sortait plus de ma gorge. Je voulais appeler un prédicateur de la Bonne
Parole,
le pasteur pour me baptiser... Je voulais même faire une courte prière,
mais
les idées ne me venaient plus. C'était trop tard... Tout était
embrouillé dans
ma tête. Je souffrais, et ma souffrance augmentait de plus en plus.
Mes
chers frères
en Christ, j'ai pleuré, regretté ma vie,
surtout ma jeunesse. Je me dis que c'était ma faute si je souffrais
ainsi.
Pourquoi avais-je cherché à m'enrichir? Pourquoi avais-je cherché la
puissance
et la gloire en ayant recours aux moyens malhonnêtes? Pourquoi avais-je
suivi
aveuglement les enseignements du professeur? Pourquoi avais-je pratiqué
la
magie? Maintenant, je devais mourir prématurément, jeune et pauvre,
alors que
ceux de mon âge vivaient encore, bien que pauvres mais quand même
vivants.
Maintenant,
je
devais payer le prix, mais quel prix? Une
douleur lancinante m'étreignit le cœur. On aurait dit qu'un chirurgien
mystérieux, mieux encore, qu'un boucher, coupait à vif, à l'aide de
ciseaux,
une région située au centre du cœur. À chaque coup de ciseaux, la
douleur
augmentait d'intensité. À chaque coup, j'inspirais une grande bouffée
d'air.
J'inspirais de l'air en grande quantité, mais mes poumons ne
s'emplissaient
jamais! On aurait dit qu'ils étaient troués et laissaient passer l'air
sans le
retenir. Nous savons tous que la respiration consiste à inspirer de
l'air frais
et à expirer l'air déjà traité par les poumons. Mais moi, je ne faisais
qu'inspirer, alors que mes poumons ne me permettaient pas d'expirer...
À chaque
nouveau coup, la douleur devenait de plus en plus aiguë, et j'inspirais
à
présent de plus grandes bouffées d'air que les fois précédentes.
Bien
chers
frères, c'est à ce moment précis que tout
homme a besoin de son Créateur. D'ailleurs, je n'ai pas de commentaires
à faire
là-dessus, puisque vous êtes déjà nés. Vous mourrez donc un jour, et
vous
passerez par cette expérience pour vérifier sa véracité... Je n'arrive
peut-être pas à trouver les termes appropriés, mais les choses sont
ainsi.
C'est à ce moment-là que tu désireras connaître ton Dieu, toi qui ne
L'as pas
encore connu, et qui t'obstines à L'ignorer... Enfin, le dernier coup
de
ciseaux coupa ma dernière tranche! Tout l'air contenu dans mes poumons
sortit
et j'expirai... J'étais mort!
3.5-
De l'autre côté de la mort
Quelques
secondes
après que mes poumons aient rejeté tout
l'air qu'ils contenaient, je me vis me lever et me mettre sur mon lit,
de sorte
que mes pieds touchaient le sol. À côté de moi, sur l'autre lit, je
remarquai
une personne qui se levait aussi de son lit. Elle voulut savoir si
j'étais prêt
pour le voyage. En effet, il me semblait que je devais faire un certain
voyage,
mais pour aller où je ne savais pas! Alors je lui répondis par
l'affirmative.
Mon nouveau compagnon et moi, descendîmes de nos lits respectifs, et
nous nous
dirigeâmes vers la sortie. Tout en nous éloignant, je jetai un coup
d'œil à
l'endroit que je venais de quitter. Sur le lit, je remarquai une forme
allongée
et recouverte d'habits.
Je
ne reconnus
pas cette forme comme étant mon ancien
corps, puisque j'en avais un autre, et que je n'étais pas fou non plus.
Nous
descendîmes donc des lits et nous nous dirigeâmes vers la sortie, dans
le but
de trouver un moyen de transport pour nous amener à destination,
jusqu'alors inconnue.
Nous partîmes nous installer de l'autre côté de la route qui passait
par là.
Une
voiture
blanche s'arrêta à quelques mètres du lieu où
nous étions. Le conducteur descendit et nous demanda si nous avions
aperçu deux
personnes avec des paquets en main, et il ajouta: Le Roi m'envoie
chercher deux
personnes qui, en principe, devaient se trouver ici. Nous répondîmes
avec
empressement qu'il s'agissait bien de nous. Il nous dévisagea un
instant sans
rien dire, rentra dans sa voiture, et partit. Après le départ de la
voiture,
notre attention fut attirée par un groupe de personnes qui venaient en
faisant
beaucoup de bruit, se tenant la poitrine tout en se lamentant. Sans
faire cas
de notre présence, ils nous dépassèrent et entrèrent dans la salle d'où
nous étions
sortis.
À
l'intérieur,
ils firent encore plus de bruit que
dehors. Regroupés autour des deux lits, ils s'y affairaient en se
lamentant
encore d'avantage, en regardant les deux formes allongées sur les lits.
Vu que
le bruit qu'ils faisaient nous exaspérait, je m'approchai de l'un d'eux
et le
touchai pour qu'il m'explique la raison de tout ce vacarme. Il ne
tourna même
pas le regard dans ma direction. Je l’abandonnai pour aller trouver un
autre du
même groupe. Sa réaction fut identique à celle de la première. Je
voulais
contacter une troisième personne, lorsque mon compagnon intervint pour
me dire
de laisser tomber.
Il
ajouta: Ne
vois-tu pas qu'ils ne peuvent ni nous voir,
ni nous sentir, ni nous entendre? Si c’est le cas, c'est que nous
sommes
morts... Cette déduction le mit mal à l'aise. Vexé, il me dit: Nous ne
sommes
pas morts et nous ne mourrons jamais, du moins en ce qui me concerne.
Je suis
vivant et je ne mourrai pas! Voyant le ton de sa voix et le calme avec
lequel
il s'exprimait, je ne pouvais plus douter. Convaincu, je me tus et le
rejoignis
au bord de la route. Un peu plus tard, les personnes en question
s'éloignèrent
de l'hôpital en emportant deux colis. Un long moment passa sans
qu'aucun
incident ne vienne troubler notre quiétude. Puis vint un autre
véhicule, un bus
cette fois-ci, qui s'arrêta tout près de nous. Le conducteur, sans
sortir de
son véhicule, nous demanda s'il s'agissait bien de nous, et si nous
étions les
deux passagers qu'on lui avait ordonné de ramener à bord de son
véhicule.
Notre
réponse fut
affirmative. Étonné de notre réponse,
il s'en alla déçu... Le silence fut rompu par une voix provenant
d'au-dessus de
nous, et qui disait: "Femmes chrétiennes!" Femmes africaines
chrétiennes!" Levant nos yeux dans la direction d'où provenaient les
voix,
nous aperçûmes un grand navire, un bateau qui naviguait dans l'espace!
Les
passagers du bateau étaient des femmes noires, toutes coiffées de
mouchoirs
blancs. Sur le bateau était fixé le drapeau de Jésus.
Lorsqu'elles
nous
aperçurent, ces femmes agitèrent leurs
mouchoirs dans notre direction, et entonnèrent une mélodie dont voici
le texte:
"Le drapeau de Jésus flotte et nous montre le chemin du Ciel! " Nous
restâmes à contempler le bateau, qui disparut avec ses passagers dans
les nuages.
Nous répondîmes à leurs salutations en agitant nos mains. Longtemps
après que
le bateau ait disparu, je demandai à mon compagnon: Mon cher, toi qui
dis que
nous ne sommes pas morts, as-tu déjà vu un bateau naviguant dans les
airs? Moi,
pas encore, ce n'est qu'ici que je vois des choses pareilles. As-tu
entendu les
paroles de la chanson des femmes qui nous saluaient dans le bateau,
tout à
l'heure?" Le drapeau de Jésus nous montre le chemin qui mène vers le
Ciel.
"As-tu jamais entendu cela autre part, toi qui prétends ne pas
connaître
la mort?" Pour toute réponse, après avoir souri d’un air pitoyable, il
me
dit: Si toi tu penses que tu es mort, moi, je ne le sais pas, mon cher.
Mais ne
veux-tu pas que nous parlions d'autre chose, s'il te plait, car je ne
sais pas
de quoi tu parles, et je ne tiens pas à te l'expliquer en tous cas. Je
me
sentis ridicule devant l'attitude de mon ami.
À
chacune de ses
réponses, je sentais l'inutilité de mon
insistance. Alors je me tus et me résignai, pour ne pas lui causer de
soucis
par mes questions. Un grand bruit nous fit sursauter: C'était un grand
engin
volant. Je le nomme avion pour une meilleure compréhension, mais, en
réalité,
ce n'était pas un avion. L'avion en question vint donc se poser à
quelques
mètres du lieu où nous étions. Le pilote sortit de sa cabine et fit
signe à mon
ami de prendre place à bord. Ce dernier ne se fit pas prier deux fois.
Il entra
sans protocole. Je m'apprêtais aussi à entrer, lorsque je vis la porte
me
claquer au nez. Le pilote, à l'aide d'un microphone, me dit qu'il
n'avait pas
reçu d'instructions précises à mon sujet, qu'il fallait attendre la
décision du
Roi, qui devait passer d'un moment à l'autre à cet endroit précis. Dans
l'engin, mon compagnon suivait mon plaidoyer avec le pilote.
Soudain,
une
forte voix se fit entendre: "Le
Roi!" Tout à coup, le Roi apparut. Son corps était transparent comme
du
cristal, c'est-à-dire que nos regards pouvaient traverser son
corps sans
peine, et voir distinctement les objets qui se trouvaient de l'autre
côté. Il
était beau et avait la stature d'un homme normal. Quelqu'un sortit de
l'avion
en tenant à la main un document, dans lequel il lut toute ma vie
passée. Il y
décrivit toutes mes actions, depuis le jour où j'étais devenu
conscient,
jusqu'au moment où, de l'hôpital j'avais envoyé le jeune homme prévenir
ma
famille. Le Roi suivit tout sans mot dire puis, à la fin, Il fit un
signe
négatif de la tête. Il ne prononça aucune parole. Puis Il disparut.
Au
même instant,
l'avion décolla en emportant mon
compagnon. Alors que ce dernier s'en allait, un grand chagrin envahit
mon cœur!
Je restais seul, abandonné. Ce sentiment d'isolement me fit si mal que
j'eus
envie de pleurer. Mais, tout-à-coup, j'entendis une voix lointaine qui
disait:
"Jésus-Christ, Juge des Morts! Jésus-Christ, Juge des Morts!
Jésus-Christ,
Juge des Morts! " Cette voix s'approcha de moi et s'amplifia de telle
manière qu'à la troisième fois je sentis comme si mes tympans
éclataient. N'y
tenant plus, et dans un ultime effort, je me réveillai!
3.6-
Un ressuscité à Yangambi!
J'étais
donc
revenu à la vie! Lorsque j'ouvris les yeux,
les premières choses que je remarquai furent les rameaux de palmier qui
pendaient au-dessus de ma tête. Lorsque je tournai la tête, il y eut
instantanément deux mouvements dans la foule qui était autour de moi:
ceux qui
étaient tout près s'enfuirent, se sauvant loin de moi, alors que ceux
qui
étaient éloignés s'approchaient pour voir pourquoi les autres fuyaient.
Il y
eut donc deux mouvements simultanés. L'heure était à la contemplation
et à
l'admiration. Personnellement, je ne comprenais rien de ce qui se
passait. Il y
avait plusieurs personnes autour de moi. Parmi elles, je reconnus
certains
visages. À ma gauche, il y avait un cercueil avec tous les éléments
prêts pour
une inhumation: Des draps bien blancs, des oreillers, et une partie de
mes
habits. Je portais un costume que je ne me rappelais pas avoir déjà
porté.
J'avais aux pieds des chaussettes blanches, et des gants blancs aux
mains. Tout
sentait le parfum. Le flacon était d'ailleurs déposé au bord du
cercueil. Il
était près de quatorze heures lorsque je revins à la vie. Des bougies
brillaient aux quatre coins du cercueil. Lorsque je réalisai ce qui
s'était
passé, une grande joie inonda mon cœur. J'étais mort, et maintenant
j'étais
revenu à la vie!
En
me levant du
lit où j'étais allongé, mes premières
paroles furent: "Gloire à Jésus-Christ, Jésus-Christ est vivant!" Les
gens autour de moi, s'étonnaient, se demandant où j'avais connu Jésus.
Après ce
moment de joie immense, j'émis le vœu de me rendre à l'hôpital où
j'avais été
hospitalisé, et où j'étais décédé. Lorsqu'on apprit ma résurrection,
tout le
monde accourut pour me voir. J'avais passé plus d'une journée chez les
morts
car j'étais mort la veille vers dix heures, et j'étais revenu à la vie
le
lendemain vers quatorze heures. On m'apprêtait déjà pour mon
enterrement
lorsque je revins à la vie.
En
route vers
l'hôpital, tout le monde s'étonnait de ce
que je parlais de Jésus Sauveur. Je sentais qu'une force m'entraînait
vers
l'hôpital. Je ne savais même pas ce que j'allais y faire. Arrivé à
l'hôpital,
je fus reconnu par les malades comme le décédé qu'on avait emmené la
veille.
Sans m'occuper de ce qu'ils disaient, je m'écriai à haute voix: "Gloire
à
Jésus-Christ, Jésus-Christ est Vivant!" Ces paroles, prononcées vers
quinze heures dans un hôpital de Yangambi produisirent un grand
miracle. Tous
les malades furent guéris. Tous, sans exception! Même ceux qui avaient
été
opérés dans l'après-midi de ce même jour. Tous furent guéris, et les
médecins
n'en revenaient pas!
L'un
d'eux, le
docteur Baylo s'approcha d'un ancien
malade qu'il avait lui-même opéré dans l'après-midi. Mais, en le voyant
sautiller et courir de joie, il crut qu'il était devenu fou, en plus de
sa
maladie, ou que c'était lui-même qui devenait fou. Pour en avoir le
cœur net,
il appela un malade et l'obligea à se déshabiller. Ce dernier, sans
vergogne,
ne se fit pas prier deux fois. Alors le docteur remarqua comment celui
qui
avait formé le corps de l'homme avec la poussière de la terre savait
guérir,
Lui, Jésus...! Il ne
restait plus aucune cicatrice ni trace quelconque de la moindre
intervention chirurgicale. Pour un miracle, c'en
était un! Un vrai, en
tous cas! Le médecin ne savait plus que penser ni que dire. Bien sûr,
il savait
bien définir ce qu'était un miracle, mais il n'en avait jamais palpé
un. Ce
jour-là, l'occasion lui fut donnée d'en voir un, et il crut. Le soir
même, il
fut baptisé par immersion au Nom de Jésus! Faute de malades, l'hôpital
resta vide....
Après
ce grand
miracle, je me souvins de mon compagnon de
voyage, celui qui avait pris l'avion. J'exprimai le vœu d’aller chez
lui. Là,
le deuil battait son plein. Je m'approchai de ses proches parents et je
leur
demandai de m'écouter. Lorsqu'ils me reconnurent, ils se turent tous.
Je leur
conseillai de ne plus pleurer, mais de se réjouir, puisque leur parent
décédé
était "bien" à l'endroit où il se trouvait actuellement. Je leur
expliquai tout ce qui s'était passé, et comment j'avais eu du mal à
faire
comprendre au décédé que nous étions morts. Comment il m'avait
conseillé de ne
pas chercher à connaître les raisons du vacarme qu'ils faisaient. Je
leur fis comprendre que les pleurs et les lamentations n'avaient rien à
voir
avec les morts. Tout ce dont ils avaient besoin, c'était du calme et de
la
tranquillité. Je leur expliquai aussi comment le
Grand Roi avait envoyé
tout un avion pour transporter leur frère qu'ils pleuraient. Tous me
suivirent
attentivement. Personne n'osa m'interrompre. À la fin de mon récit,
personne ne
se remit à pleurer. Il était temps d'aller enterrer le corps de mon
compagnon.
Bien
qu'affaibli
par la maladie, je transportai aussi le
cercueil de mon ami. Je me disais en moi-même: "Si j'étais encore dans
la
magie, je ne pourrais pas voir l'esprit de celui-ci!" Arrivé au
cimetière,
il y avait deux trous creusés à même le sol au même endroit. L'un
m'était
destiné, et l'autre était pour mon compagnon. Nos tombes étaient
mitoyennes
parce que nous étions décédés le même jour. La vue de ma tombe suscita
en moi
les mêmes sentiments d'isolement que j'avais ressentis lorsque l'avion
avait
décollé, emportant mon ami... La fatigue, la faim et le chagrin
finirent par
briser le peu de forces qui me restaient encore. Me souvenant du départ
de mon
compagnon, je pleurai. Pourquoi étais-je revenu à la vie? Pour souffrir
encore
dans ce bas monde? Mon organisme avait besoin de beaucoup de repos et
de
nourriture. Je tombai par manque d'énergie, et je perdis connaissance!
Évanoui,
on me ramena à la maison. Je repris connaissance en cours de route.
Plusieurs
jours
passèrent. Je retournai à Kisangani. Mes
parents choisirent une jeune fille en mariage pour moi. Puis je fus
employé à
la Société Cameza, agence de Kisangani. Cette entreprise fabrique des
fils
métalliques. J'avais le grade de Sous-directeur. La Société me logeait
et
j'avais une Land-Rover à ma disposition. Le Seigneur bénit Son œuvre à
travers
mon ministère, au sein de l'Église de Kisangani. Beaucoup de miracles
se
produisaient à travers nos prières, entre autres la guérison des
malades mentaux.
En effet, notre ministère concernait surtout les malades mentaux. Nous
prions
pour eux, et le Seigneur les guérissait tous. Parmi eux, il y eut les
deux
jeunes étudiants qui avaient pris la fuite lors de l'arrivée des
Felbuss, le
commando qui avait tiré sur moi, et bien d'autres personnes encore.
Autour de
nous se forma une cellule de prière.
Dans
le cadre de
mon ministère, je persuadai plusieurs
personnes, à qui j'avais remis des talismans lorsque je pratiquais
encore la
magie, de suivre mon exemple et d’abandonner les pratiques magiques.
Certains
acceptèrent et abandonnèrent la magie, tandis que d'autres ne voulurent
pas de
mes paroles. Pour eux, satan avait resserré le bandeau de l'ignorance
sur leurs
yeux, de peur qu'ils ne voient la clarté de la prière, pendant qu'il
faisait
encore jour. Mon amour pour Dieu avait fait que je devienne évangéliste
dans
une communauté protestante de la place. Pendant six ans de ministère au
sein de
mon église, je tins secret le témoignage dont vous venez de prendre
connaissance. Ce silence était dû à plusieurs facteurs: D'abord, je ne
voyais
aucun intérêt à raconter aux enfants de Dieu mon passé que je voulais
coûte que
coûte oublier. Ensuite, j'avais peur d'être traduit en justice par
certaines
personnes qui se sentiraient directement concernées par ce récit.
Enfin, il y
avait le respect dû à mon professeur qui, d'ailleurs, se trouvait
toujours sur
place.
Autour
de moi se
forma un groupe de prière qui ne
dépendait d'aucune autre communauté existante, sinon de Jésus-Christ
Lui-même.
Nous nous réunissions pour la louange, la méditation de la Parole de
Dieu, la
prière d'intercession et l'adoration. Comme je vous l'ai dit
précédemment, le
Seigneur nous avait donné le don de guérison... Un jour, on nous emmena
sept
malades, afin que Dieu les sauve par nos prières. Mais, malgré nos
prières, aucun
d’eux ne fut rétabli! Et comme s'était ajoutée à cela une certaine
sécheresse
spirituelle au sein de notre groupe, nous décrétâmes un jeûne de sept
jours,
afin de raviver la présence du Saint-Esprit au milieu de nous. Ce jeûne
devait
se terminer par une veillée de prière qui coïncidait avec la date du
premier
janvier 1986. Un événement se produisit alors au cours de cette nuit.
En effet,
nous nous trouvions au nombre de 32 dans une chambre de la parcelle
située au
39, rue de Mangobo, Quartier Rongo, Zone de Matete, dans la ville de
Kisangani.
Nous exaltions Dieu par des cantiques de louange, et tout le monde
transpirait!
Tout à coup, une boule de feu descendit, et s'arrêta au milieu des
quatre
frères choristes!
Poussés
par la
puissance du Saint-Esprit, ces frères
confessèrent à tour de rôle leurs méfaits à haute voix, tout en pleurs!
Cette
confession nous laissa pantois, car nous n'aurions pu imaginer un seul
instant
avoir au sein de notre chorale des voleurs, des escrocs, des impudiques
et des
assassins! Mais, prenant part à leur sincérité, nous nous mîmes
également à
pleurer, en implorant pour eux le pardon du Tout-Puissant. Comme c'est
merveilleux de recevoir le pardon du Seigneur, d'être lavé de tous les
péchés,
et de vivre dans l'amour du Christ! Dans cette boule de feu que tout le
monde
voyait au milieu de nous, j'aperçus ce qu'Ézéchiel avait vu et écrit au
deuxième verset de son livre: Un "Être en Blanc!" Cet Être de Lumière
s'approcha de moi et essuya mes larmes! C'est alors que, ne pouvant
maîtriser mon
émotion, j'explosai de joie et je criai à haute voix: "Mes frères, le
Seigneur Jésus-Christ a essuyé mes larmes, le Seigneur est là, Il est
au milieu
de nous!"
Après
cela,
l'Être redevint la boule de feu. Il s'éleva
vers le Ciel en m'entraînant dans sa trajectoire, de la manière décrite
dans
Ézéchiel 8:3, tandis que, pour les frères qui priaient avec moi, je
m'étais
écroulé sans vie à même le sol! Tout au long de notre escalade, je vis
plusieurs personnes quitter la terre vers le Ciel, l'Être dont il
m'était
toujours difficile de distinguer la forme me dit: "J'ai permis que tu
fasses de la magie et que tu saches toutes ces choses pour les dénoncer
à tes
semblables par ton témoignage, pour qu'ils abandonnent leurs mauvaises
voies,
se convertissent et vivent. Cependant, tu te tais et tu prêches mon
Évangile!
Oui, mais témoigne d'abord devant tes frères pour que mon message
parvienne
dans leurs cœurs et y trouve sa place... Viens voir ce que coûte ton
silence." Arrivés à une bifurcation, Il me dit: "Sur terre, vous
dites toujours qu'il y aura un jugement, mais sans comprendre sa
signification.
C'est ici le jugement. C'est ici que chacun emprunte automatiquement sa
direction, selon la vie qu'il a menée sur la terre."
"Vois-tu
quelqu'un qui juge les gens qui viennent?"
"Non, je ne vois personne", répondis-je. L'une des deux directions à
emprunter aboutissait à un grand puits, un grand gouffre dont le fond,
recouvert d'une matière noirâtre, comme celle qui a subi de grandes
températures, ressemblait à un tuyau d'échappement de moteur. Nous nous
approchâmes du puits de façon à en avoir une bonne vue d'ensemble. Et
je vis
des gens parmi lesquels se trouvaient ceux que j'avais pervertis, et
que l'on
précipitait dans le gouffre!
Avant
de
basculer, ils trouvaient le temps de gémir et de
dire: "Ah! Si le pasteur Lisungi nous avait informés de ces choses,
nous
n'en serions pas là! C'est un mauvais pasteur!" Les autres disaient:
"Lisungi nous a trompés!" Parmi ces derniers, je reconnus
effectivement mes anciens clients de talismans, c'est-à-dire à qui
j'avais
remis de soi-disant pouvoirs et protections. Je réalisai mon crime
avant même
que le Seigneur eût ouvert la bouche: Le prix de mon silence! Je me
sentis très
mal à l'aise.
Se
tournant
lentement vers moi, et tout ému, le Seigneur
me dit: "Toutes ces personnes que tu regardes périr portent mon image!
J'ai sacrifié Ma vie pour le salut de chacune d'elles! Mon sang a donc
coulé
pour le pardon de toutes ces âmes. Peux-tu estimer la valeur de l'âme
d'un être
humain? Mais sache que la terre et les cieux n'équivalent pas à la
valeur d'une
âme. Alors, vois-tu combien d'âmes se perdent suite à ton silence? Que
me
donneras-tu en compensation? Rien... pas même ta propre vie, car elle
aussi est
précieuse! Par conséquent, toi aussi tu seras là!" "Moi, Seigneur?
Implorai-je."
Il
répondit:
"Oui, Toi!" À ces mots, je tombai
à genoux tout en pleurs, et je l'implorai en ces termes: "Si j'ai
trouvé
grâce à tes yeux, mon Dieu, pour que tu me fasses voir la gravité de
mon péché,
accepte, O Seigneur, de me pardonner. Je ne savais pas que mon silence
pouvait
être aussi fatal. Accorde-moi, je t'en supplie, une chance de dénoncer
sans
rien omettre tout le mal que j'ai connu, qui sévit dans ton peuple et
qui le
détruit, car je ne savais pas qu'il en était ainsi. Pardonne-moi!"
"Ici, il n'y a pas de pardon", répliqua le Seigneur.
Mais
le Seigneur
me fit signe de me lever et de Le
suivre. Nous quittâmes ces lieux affreux pour aller vers un autre.
Arrivés à un
certain endroit de notre parcours, je me sentis comme aspiré dans une
sorte de
tunnel invisible, à la sortie duquel je remarquai une très grande
clôture, un
mur d'enceinte qui allait à perte de vue dans les deux sens.
Visiblement,
l'enceinte grouillait de monde. Il y en avait même au-dessus du mur, et
ils
semblaient heureux. Je me dirigeai vers la porte avec l'intention
d'entrer,
mais, lorsque j'y fus arrivé, l'homme à côté de moi me dit: "N'entre
pas,
car tu ne saurais en sortir!"
Malgré
ce sage
conseil, ma curiosité me poussa à essayer
d'entrer par mes propres moyens, mais sans succès car à chaque
tentative, comme
s'il lisait dans ma pensée, mon compagnon intervenait énergiquement
pour
m'empêcher de le faire. Il me demanda d'attendre ici, ce que je fis.
Lorsque je
tentai de réaliser ce qui m'arrivait, une femme apparut à quelques pas
de nous.
Une femme triste et mal vêtue qui avançait sans ardeur vers nous, en
pleurs, et
en fredonnant cette mélodie: "Même si sur cette
terre j'éprouve des
difficultés, ces difficultés ne sont que passagères, car chez Jésus,
mon
Sauveur, je serai à l'aise. Alléluia! Alléluia!"
Le
grand portail
s'ouvrit et un homme robuste sortit de
la clôture, portant de beaux habits qu'il remit à cette femme. Elle
s'habilla
proprement sans cesser de chanter sa mélodie, dont la deuxième strophe
disait
ceci: "Même si on nous rejette sur la terre, ce
rejet n'est
qu'éphémère, car le Seigneur Jésus m'aime! Alléluia! Alléluia!"
Pendant tout le temps qu’elle mit pour s'habiller, la porte resta
entrouverte,
ce qui me permit d'apercevoir l'ambiance qui régnait à l'intérieur.
Plusieurs
personnes, toutes heureuses et munies de divers instruments de musique
(maracas, synthétiseurs, harmonicas...) exprimaient leur joie en
chantant des
cantiques de louange dédiés au Créateur.
Puis,
du lieu où
nous étions, nous vîmes un homme bien portant
venir dans notre direction, mais il marchait en zigzaguant. On aurait
dit un
ivrogne ou un aveugle, ou encore quelqu'un qui ne connaissait pas son
chemin.
Lorsque l'homme arriva près de nous, deux êtres tout de rouge vêtus
surgirent
de nulle part, l'empoignèrent et l'entraînèrent dans une direction
opposée à la
porte de l'enceinte! Mon compagnon me demanda de les suivre, ce que je
fis. Au
bout de la course, j'aperçus des mares semblables à de très grands
bassins, et
un fleuve d'un liquide rougeâtre bouillant, comparable à de l'huile de
palme
chauffée à 2.000 degrés.
À
la vue de la
mare en ébullition, l'homme essaya de
résister, mais ses deux gardes le soumirent à un plongeon dans le
liquide. Au
contact de son corps avec cette matière bouillante, l'homme ne put
s'empêcher
de lâcher un gémissement infernal. Il se débattit à la manière d'un
poisson de
mer qu'on grille, et son corps prit la forme d'un fossile de
science-fiction.
En observant la scène, je me dis que je n'aimerais pas partager le sort
de cet
homme. À côté de moi, mon compagnon, qui lisait manifestement dans mes
pensées,
me dit avec simplicité: "Si..., si...., ta place est ici!"
Pour
la seconde
fois, je tombai à genoux en pleurant, Il
me releva et nous regagnâmes notre première place. Entre-temps, sur le
chemin
du retour, Il m'expliqua: Cet homme était un homme de bien, il faisait
des
aumônes aux pauvres et de grandes libéralités aux indigents. Juste au
moment de
sa maladie, une situation a fait qu'il s'est emporté furieusement, au
point d'en
succomber, sous le choc de l'émotion... comprends donc qu'au moment de
sa mort,
il
n'était pas animé de Mon Esprit, mais plutôt par celui de la colère.
Et
pourtant, vous lisez que celui qui n'a pas l'Esprit de Christ ne peut
pas lui appartenir!
(Romains 8:9). Ce qui a donc manqué à cet homme, c'est l'Esprit, pour
le
conduire à Moi. C'est pourquoi tu l'as vu être amené sans qu'il puisse
résister."
Mes
bien-aimés,
l'Apôtre Paul voyant la perversion du
cœur humain, qui est toujours enclin au mal, nous conseille de ne pas
conserver
en nous la colère: "Que le soleil ne se couche pas sur ta colère",
nous dit-il. En effet, j'ai regretté le sort réservé à cet homme. Après
cela,
je vis venir une femme. Elle marchait lentement, traînant derrière elle
un
fardeau. Au fur et à mesure qu'elle approchait, ce qu'elle traînait
lourdement
entre ses jambes pouvait être distingué: C'était son sexe! Un sexe qui
avait
grossi démesurément, au point qu'elle le traînait à même le sol!
Arrivée près
de nous, personne n'osa la regarder deux fois tellement c'était
affreux, sale,
répugnant, et nauséabond! Elle fut aussitôt acheminée vers les mares en
ébullition. Avant d'y plonger, elle s'exclama: "Ah! Toi, chose que j'ai
tant désirée, toi qui faisais ma joie: Tu me nourrissais, me logeais et
me
vêtais, voici où tu m'amènes...! Pour m'expliquer le sort de cette
femme, mon
compagnon me dit: "Malgré les conseils que je lui prodiguais à travers
mes
ministres, elle n'a pas cessé de se prostituer, et disait que son sexe
était sa
raison d'être." Je vis plusieurs femmes jetées elles aussi dans la
mare,
sans qu'on me révèle pourquoi. Mais je compris de moi-même qu'elles
l'avaient
été pour cause d'adultère.
Puis
vint le tour
d'un jeune homme. Au fur et à mesure
qu'il progressait vers l'entrée de l'enceinte, sa poitrine bombait et
augmentait démesurément de volume, de sorte qu'il lui fut impossible
d'entrer
par le portail! Il se débattit pour entrer, mais sans succès. Il fit de
grands
bruits, jusqu'à nous inviter à lui venir en aide. Alors survinrent les
deux
hommes en rouge qui l'apostrophèrent, lui donnant l'ordre de ne pas
nous
déranger. Après quoi ils l'empoignèrent. Le jeune homme ayant manifesté
une
protestation, fut sévèrement battu et entraîné en direction des mares.
C'était
un grand bagarreur, un assassin très féroce, et voici où l'amène sa
méchanceté!
M'expliqua mon compagnon. Après cela, une femme vint pour entrer dans
l'enceinte. Juste dans l'entrebâillement de la porte, plusieurs enfants
vinrent
s'enrouler et bloquer les gonds, dont ils empêchèrent tout mouvement.
N'ayant
pu entrer
dans l'enceinte, la femme fut surprise
par les deux hommes en rouge qui l'entraînèrent de l'autre côté, tandis
que les
enfants regagnaient l'intérieur. Voici l'explication que je reçus:
Cette femme
a tué plusieurs personnes par des avortements. Elle a beaucoup avorté,
depuis
son jeune âge jusqu'à son mariage! Sans succès, j'ai envoyé plusieurs
personnes
pour qu'elle se repente et abandonne ses abominations. Mais elle
répondait
toujours qu'un fœtus n'est qu'un amalgame de sang et pas un être
humain! Et
pourtant, l'esprit qui anime cet "amalgame" de sang est le même que
celui qui anime un vieillard. En effet, c'est le corps qui évolue et
grandit,
mais l'esprit reste le même. Ainsi, celui qui tue au moyen d'une arme
blanche,
celui qui tue par des procédés magiques, et celui qui tue par n'importe
quel
autre moyen, sont tous dans le même sac que ceux et celles qui tuent
par
avortement! Pour ceux-là, il serait préférable qu'ils ne soient pas nés!
Ensuite,
je vis
venir un homme qui fredonnait une
chanson, tout joyeux. Lorsqu'il s'approcha de l'enceinte dont la porte
venait
de lui être ouverte, six femmes s'échappèrent de la mare et lui
bloquèrent le
passage en protestant énergiquement contre le fait qu'on lui avait
ouvert la
porte. Elles dirent: Ce serait de l'injustice que cet homme soit sauvé
et que
nous, nous subissions seules le châtiment! Puisqu'il est la cause de
notre
perte, que Justice soit faite! Le Seigneur me questionna: "Te
souviens-tu
de la femme qui est entrée ici?" "Oui", répondis-je. Alors Il
m'expliqua: Elle est l'épouse de cet homme. Ils étaient pauvres lors de
leur
mariage. Ma servante Me suppliait souvent de lui venir en
aide. J'exauçai sa
prière en la comblant de biens, et elle devint très riche.
Cependant,
malgré ses richesses, elle ne M'abandonna pas. Son mari, cet homme que
tu as vu
entrer ici, lui confisqua tous ses biens et se les appropria. Comble de
tout,
il la répudia pour épouser celles que tu as vues! Bien qu'elle ait été
répudiée,
ma servante ne cessait d'implorer Mon pardon pour son mari, et pour que
Je le
fasse revenir à la maison. Suite aux interventions de sa femme, toute
la colère
que J'avais contre cet homme fut apaisée (Matthieu 19:4).
Se
moquant de
Moi, ce dernier répondait à Mes serviteurs
qu'il était prêt à reprendre sa femme, à condition qu'elle consente à
partager
le lit conjugal avec ses six rivales, chose que ma servante ne pouvait
accepter, de peur de partager le péché (1Corinthiens 6:16). Elle est
donc demeurée
seule jusqu'à sa mort, rejetée même par ceux de sa famille, car ils ne
comprenaient pas pourquoi elle ne voulait pas cohabiter avec ses
rivales. En
réponse à mes serviteurs, les concubines avaient avancé la raison
qu'elles ne
pouvaient abandonner leurs enfants. Ce n'était pas vrai, car en réalité
c'étaient elles qui ne pouvaient se défaire de la vie de facilité
qu'elles
avaient auprès de leur amant. En effet, cet homme était excessivement
riche.
L'horreur de la pauvreté, l'amour de l'argent, de l'honneur et du luxe,
avaient
endurci leur cœur, au point d'entraîner leur perte (Matthieu 6:24). Les
six
femmes sont mortes à leur tour. L'homme ne s'est pas converti pour
autant! Il a
continué sa vie de désordre. Mais, voyant la mort s'approcher, il
invita mes ministres
à lui prêcher la bonne Nouvelle, et il s'est repenti juste avant sa
mort. Je
lui ai pardonné, mais il est quand même responsable du sort de ces
femmes.
Je
recevais
d’habitude dans notre groupe de prière toute
personne qui nous déclarait avoir accepté Jésus-Christ dans sa vie,
sans nous
enquérir au préalable de ses activités. Nous nous basions sur le verset
qui dit
que le juste vivra par la foi. Mais, par la suite, nous avons
découvert, même
parmi nos diacres, des
détenteurs de débits de boissons ou d'hôtels de passe.
Ce
jour-là, du haut de Son Ciel, et après que nous ayons quitté le lieu où
nous
étions, le Seigneur me fit voir les œuvres de mes contemporains. Je vis
alors
des choses inimaginables! En effet, le Seigneur me fit voir comment,
par son
débit de boisson, le diacre enivre les gens! Une fois ivres, ceux-ci
font tout
ce dont ils sont capables. Alors je
compris que Dieu est Saint. Le Seigneur me dit:
Regarde ce pasteur!
Vois comment il met la main dans sa poche et sort de l'argent pour le
remettre
à cette fidèle!
Je
suivais la
scène comme sur un écran de télévision.
Oui, mes bien-aimés, Dieu voit tout! Je vis comment le pasteur, dans
une
chambre d'hôtel, caressait la poitrine d'une fille... Quand il se mit à
la déshabiller
pour faire l'amour avec elle, je fermai les yeux et détournai mon
regard pour
ne pas voir la scène. Mais, chose étrange, même avec les yeux fermés,
je voyais
toujours! Je m'étonnai de ce phénomène, mais je compris ce que voulait
mon
Seigneur: Me faire toucher le mal du doigt. Alors je tombai à genoux
pour la
troisième fois, et je L'implorai: "Libère ma vue de ces obscénités!"
En guise de réponse, Il me dit: "Tu es scandalisé à la vue de ces
choses?
Et pourtant tu es un homme... Peux-tu ressentir ce que Je ressens, Moi
qui dois
voir toutes ces abominations?" Je vis ensuite une fillette de 12 ou 13
ans
entrer dans un hôtel, accompagnée d'un vieux papa qui pouvait avoir
l'âge de
son grand-père. La fillette y avait consenti à cause de l'argent!
Malgré les
cris de douleur, les pleurs et les saignements de la fillette, ce vieux
s'acharnait sur elle!
Le
Seigneur me
fixa de Ses yeux tendres et remplis
d'amour, et me dit: C'est là l'un des péchés qui sévissent dans
l'humanité, y
compris dans ton pays, le Zaïre! Lorsqu'Il eut dit ces mots, je vis des
larmes
couler sur Ses joues, et il rajouta avec angoisse: Voici comment le
monde se
perd! Après cela, mon compagnon m'amena dans un autre lieu très
différent de
celui où nous nous trouvions tout à l'heure, et me demanda: "Veux-tu
voir
le Maître du monde?" "Oui", répondis-je. Alors nous commençâmes
à escalader une colline. Au fur et à mesure que nous montions, il me
semblait
que le macadam, d'un jaune tacheté de vert, risquait de céder sous mes
pieds,
ou que j'allais glisser ou tomber! Mais rien de cela n'arriva. Je vis
le monde
entier. Oh! Un monde qui s'illuminait de toute part et de plus en plus,
et dont
la lumière, très intense, commençait à m'éblouir. Je m'impatientai
presque du
fait que nous n'avions toujours pas atteint le sommet. Un instant
après, Il me
consola, en me disant: "Encore un peu, et nous y sommes... Mais ces
gens
ne cessent de te réclamer." S'inquiéta-t-Il. Tout-à-coup, comme s'il y
avait eu un changement de dernière minute, tout disparut!
Puis
Il m'emmena
au-dessus d'une colline, du haut de
laquelle j'aperçus une grande ville qu'Il me montra: "C'est Kinshasa,
votre Jérusalem à vous, Zaïrois!" Pour la première fois depuis ma
naissance, je pus contempler la capitale politique de mon pays, le
Zaïre! Nous
y descendîmes et nous survolâmes la ville. Je pus lire certaines
inscriptions
sur quelques toits ou sur les murs des enclos. Pendant ce survol, le
Seigneur
me parla de beaucoup de choses. Mais tout à coup, Il manifesta de
l'inquiétude,
en me disant qu'Il était très interpellé, dérangé et importuné par des
gens qui
me réclamaient! "Ces gens insistent depuis longtemps, ils ne se lassent
pas de M'importuner, et J'en suis fatigué..." Se lamenta-t-Il. Alors,
Il me
dit: "Tu vois ce pasteur-là, avec cette femme? Tu vois ce diacre? Tu
vois
cette diaconesse?... Et ce qu'ils font?... Tu vois cet homme-là?... Tu
vois...?"
Effectivement,
je
les vis tous! "Pars, je te les ai
montrés." Termina-t-Il avec amertume. Et je vis le quartier de
Kin-Maziere. Il y avait là quelqu'un dont je tais le nom, de peur que
vous ne
le reconnaissiez. Le Seigneur me dit: "C'est un pasteur, mais il a deux
femmes... l'autre, il l'a cachée... La voilà!... Son nom est Mado! Va,
et
dis-lui d'abandonner son péché.... Va." Ensuite, au niveau du Boulevard
Lumumba, dans la zone de Limeté, le Seigneur me montra un mur de
clôture
donnant sur la première rue, sur lequel je lus les inscriptions
suivantes: Groupe Charismatique de Limeté,
Première Rue
- Limeté, Cité de Béthel,
"Permanence".
Nous
nous
attardâmes devant cette inscription qu'Il
pointa du doigt, en me disant avec insistance: "Tu iras d'abord donner
témoignage à Béthel, avant d'aller le faire ailleurs à Kinshasa...
Fais-le
d'abord dans cette Assemblée, et tu verras ce que Dieu va faire!
Ensuite tu
iras où mon Esprit te conduira. Je serai avec toi." Encore une fois, Il
me
dit: "Regarde, on t'appelle toujours, et je suis fatigué par ces appels
pressants et incessants... Les voilà!" Je cherchai à savoir qui étaient
ces gens qui s'offraient le luxe de troubler une si bonne conversation
que
j'avais avec mon Créateur. Je crus un instant qu'ils étaient derrière
moi et,
lorsque je détournai les yeux pour les voir, pour la seconde fois...,
je me
retrouvai revenu à la vie, allongé sur une chaise longue...! Les gens
qui me
réclamaient étaient effectivement là. Ils me réclamaient, et ne
cessaient
d'implorer mon retour au Seigneur. Car, pour ce deuxième décès,
personne ne
pleurait, mais tout le monde était plutôt en prière.
J'étais
revenu à
la vie sans avoir vu le Maître du monde!
Moi qui avais subitement eu tellement envie de Le voir! Cela me fit
énormément
de peine! En même temps, je fus agréablement surpris par la foule très
dense de
ceux qui étaient venus me pleurer et assister au second décès du frère
Lusungi!
C'était formidable, extraordinaire! Parmi ceux qui m'entouraient il y
avait mes
frères, compagnons de jeûne, mes professeurs norvégiens, ceux qui
avaient été
guéris par le Seigneur par notre prière... C'était fantastique! Il y
avait des
religieuses et des religieux de différentes confessions religieuses.
Des sœurs
en Christ, de diverses congrégations, étaient également là! Et le
nombre
impressionnant de véhicules...! Tout cela me dépassait et je m'en
réjouis énormément.
Il
y avait aussi
dans cette foule un homme en blouse
blanche, un infirmier diplômé. Il s'était passé entre lui et mes
compagnons de
jeûne une scène, dont voici le récit: En effet, lorsque la boule de feu
m'avait
entraîné, ils avaient vu que je m'étais écroulé, sans connaissance,
comme je
vous l'ai dit plus haut. Il était exactement minuit trente minutes.
Certains
d'entre eux manquèrent de foi, et dirent que le Seigneur m'avait puni
parce que
j'avais renoué avec mes anciennes pratiques magiques. Tandis que
d'autres, plus
fermes dans leur foi en Christ, soutenaient que le Seigneur m'avait
retiré
d'entre eux pour me parler. Les premiers, dans leur insistance, firent
appel à
l'infirmier en question, qui arriva avec tous les instruments
nécessaires pour une
auscultation. Il conclut à une mort causée par un brusque arrêt du
cœur. Il
s'apprêta à signer le certificat de décès.
Mais
son
diagnostic ne fut pas accepté par les frères qui
restaient optimistes. Cette attitude mit mal à l'aise l'infirmier, qui
pensa
qu'on doutait de ses compétences. Au même moment, une prophétie sortit
de la
bouche d'une jeune fille de 13 ans, annonçant: "C'est Moi, Jésus, qui
ai
rappelé mon serviteur Lisungi auprès de Moi, pour lui confier une
mission très
importante à travers le monde. Je le renverrai au milieu de vous." Si
ce
message avait apporté un soulagement aux frères, il avait par contre
endurci le
cœur de l'infirmier, qui ne croyait pas encore que Celui qui avait créé
la
parole pouvait parler. Il apostropha la fille, en la traitant de
menteuse et de
profanatrice de Dieu. Puis il conclut en ces termes: Je sais que c'est
Dieu qui
a donné aux hommes l'intelligence pour soigner et guérir leurs
contemporains.
Mais c'est aussi par la grâce du même Dieu que j'ai la certitude de la
mort de
l'homme dont le corps est étendu devant nous. C'est quelqu'un qui n'a
pas eu la
chance de résister à un jeûne de sept jours. Généralement, ce sont les
femmes
qui y parviennent sans problème, mais les hommes se limitent à cinq
jours
seulement. Mais puisque vous vous accordez pour soutenir qu'il va
revenir à la
vie, je veux bien rester ici pour voir comment cela va arriver, et je
deviendrai alors plus chrétien.
Un
long moment
s'écoula sans que rien ne se produise, et
l'infirmier diplômé était toujours là lorsque, vers six heures, deux
sœurs en
Christ qui ne priaient pas dans notre communauté vinrent donner ce
message:
"Le Seigneur Jésus nous envoie vous demander de ne pas vous inquiéter à
propos du frère Lisungi, et de vous informer qu'il reviendra à la vie
avec une
importante mission qui le conduira à travers le monde." Alors les
esprits
se calmèrent davantage. Et je revins à la vie. Il était onze heures
cinquante-cinq minutes. Ce fut à la fois une grande joie parmi les
frères, et
un grand étonnement pour l'infirmier diplômé qui, alors seulement,
affermit sa
foi dans le Seigneur, et reconnut que rien n'est impossible à Dieu.
C'est donc
ce que j'appris sur l'infirmier en question à ma seconde résurrection.
À
mon tour, je
relatai aux frères tout ce que je venais
de vivre et d'entendre auprès du Seigneur, et qui les concernait, tous
étaient
enthousiasmés et glorifièrent Dieu. Je leur expliquai également tout
sur ce
mal, ce fléau, le plus grand péché que le Seigneur m'ait révélé, et qui
sévit
dans le Zaïre, notre pays: L'adultère! "Le Zaïre est en perdition,"
leur confirmai-je. "C'est ainsi que le Seigneur m'envoie prêcher. Il
m'a
dit que lorsque j'aurai achevé ma mission de prédication, Il m'amènera
quelque
part où Il va me reprendre pour toujours, c'est-à-dire que je mourrai à
nouveau!" Ce premier jour de l'an, il y eut beaucoup de conversions à
Kisangani, et plusieurs personnes résolurent de vivre en Christ.
Nous
repoussâmes
l'idée de faire appel à l'assemblée pour
fournir l'argent nécessaire à l'achat du billet pour le voyage à
Kinshasa, afin
de mettre notre foi à l'épreuve. Dieu exauça notre prière. Un jour,
poussé par
je ne sais quelle force, je me levai de grand matin pour une promenade
au port
de l'Onatra. En cours de route, je croisai un militaire, un Adjudant
que je
n'avais jamais connu avant. Après m'avoir salué avec la chaleur
fraternelle, il
sortit de sa poche une somme de deux mille quatorze zaïres, qu'il me
remit en
disant: "Souvent, lorsqu'il m'arrive de voyager pour Kinshasa, je me
réunis avec les frères du Groupe de Prière de Limeté, 1ère Rue. Ce
matin, j'ai
reçu l'ordre de vous remettre cette somme d'argent pour l'achat de
votre
billet. Je crois même qu'il y a un bateau qui part pour Kinshasa
aujourd'hui.
Si vous le voulez, je peux vous recommander au commandant."
Je
ne lui posai
aucune question, par exemple comment il
allait me trouver si nous ne nous étions pas rencontrés. Mais je
compris vite
que c'était le Seigneur qui me parlait à travers ce militaire.
J'acceptai
l'argent, puis j'achetai mon billet pour le départ qui devait avoir
lieu ce
même jour. À la maison, je fis ma valise et dis au revoir à mon épouse
ainsi
qu'aux frères de notre communauté. Dans le bateau pour Kinshasa, je ne
cessai
de témoigner de Jésus. Deux magiciens parmi les passagers abandonnèrent
satan
pour suivre le Seigneur Jésus. Je parlai aussi de ma mission à deux
pasteurs de
Nzambe-Malamu et de Tshuapa, et leur exhibai, en guise de preuve de mon
ancienne appartenance au monde satanique, un diplôme signé par lucifer,
les
clefs pour ouvrir le monde invisible, ainsi que la liste des cimetières
à
travers le monde, sur lesquels s'étendaient mes pouvoirs.
Depuis
ma
conversion, je considérais ces objets comme
étant sans valeur aucune. Ces deux pasteurs me conseillèrent de les
leur céder.
Ce que je fis sans hésiter, car ils les considéraient comme
compromettants.
Après deux semaines de navigation sans incident, le bateau accosta au
port de
l'Onatra à Kinshasa, d'où je pris un taxi qui me conduisit à la cité
Béthel à
Limeté, ma première destination. Je commençai à témoigner par Béthel,
comme me
l'avait recommandé le Seigneur. Il y eut beaucoup de conversions: Six
mille
personnes par jour rendirent leurs talismans sous forme d'objets volés.
De là,
je suis allé témoigner au pasteur qui avait deux femmes. Je lui donnai
la
recommandation du Seigneur, en lui précisant le nom de cette deuxième
femme, et
le lieu où elle habitait. Le pasteur crut un instant se trouver devant
un
féticheur ou un magicien, mais il réussit à se ressaisir et reconnut en
moi un
véritable messager du Seigneur. "Je ne pouvais pas m'imaginer que Dieu
me
connaissait! S'extasia-t-il". Lorsqu'il alla trouver sa concubine ce
jour-là, il lui expliqua les faits et l'informa de sa ferme conviction
qu'il devait
se mettre en règle avec son Dieu. Il remit alors à la femme une somme
de 50.000
zaïres, et lui rendit sa liberté, en s'écriant: "Mon Dieu m'aime!" [Fin
du Témoignage].
Chers
frères et
chers amis, je
ne voudrais pas mettre ce témoignage à votre disposition sans relever
les deux
fautes graves qu'il contient, et que vous devez veiller à ne jamais
commettre
si vous vous retrouvez un jour dans ce genre de situation. Il y a d'un
côté la
faute du pasteur, et de l'autre celle du frère. À la suite de ces
fautes je
vais lancer deux appels: L'un à l'endroit des pasteurs appelés à aider
les gens
qui choisissent honnêtement de quitter le camp de satan, et l'autre à
l'endroit
de tous les agents de satan qui veulent abandonner le camp de satan
pour suivre
Jésus-Christ le seul vrai Dieu.
L'erreur
du
pasteur: Quand
l'auteur de ce témoignage a choisi de renoncer à satan pour se donner à
Christ,
sa démarche a été très bien. Il est allé voir un pasteur, et il a été
honnête
dans sa confession. Il n'a rien caché au pasteur, et là c'est très
bien. C'est
ce que toute personne qui veut quitter satan doit absolument faire.
Mais qu'a
fait le pasteur? Il a fait preuve d'une grande ignorance. Il a demandé
au jeune
frère d'aller
remettre à satan tous les pouvoirs et protections qu'il avait. Ce
degré d'ignorance nous amène à nous demander si ce pasteur était
réellement
appelé. Voilà une faute que vous ne devez jamais commettre en tant que
serviteur de Dieu. Renvoyer quelqu'un qui veut fuir satan vers ce même
satan,
est une erreur très grave qu'aucun serviteur de Dieu éclairé ne doit
faire.
C'est par la grâce de Dieu que ce jeune frère ne s'est pas fait avaler
par
satan dans cette démarche insensée.
Que
devait faire le pasteur? Le fait que
ce
jeune homme ait été honnête, permettait
au pasteur d'exercer son ministère de délivrance sans perturbation. Il
devait
tout simplement récupérer tous les pouvoirs sataniques que ce jeune
avait, et
les bruler au nom de Jésus-Christ, et prier pour libérer ce nouveau
frère de
tous les pactes sataniques qu'il avait signés, et des liens qu'il avait
tissés
avec le monde des ténèbres. Ceci devait
affranchir le frère, et le mettre à l'abri de tout ce qu'il a subi par
la
suite. Vous pasteurs et autres serviteurs de Dieu, sachez que vous êtes
là pour
sauver les gens qui de manière
honnête
choisissent de fuir le camp de satan. Et pour le faire, vous n'avez
rien à
négocier avec satan. Envoyer vers satan une personne qui fuit satan,
pour
discuter ou négocier avec lui, ou lui rendre quoi que ce soit, est une
folie.
Ne tombez jamais
dans ce genre
de piège. Un sorcier qui choisit de quitter le camp de satan n'a pas
besoin
d'aller remettre quoi que ce soit à satan; il doit plutôt tout remettre
aux
serviteurs de Dieu, afin que tout objet satanique qu'il possédait soit
brulé
pour la gloire de Dieu, comme vous le lisez dans Actes 19:18-19 "Plusieurs de ceux qui avaient cru
venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait. Et un certain
nombre de
ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres,
les
brûlèrent devant tout le monde..."
L'erreur
du frère: Le choix
d'aller rester chez ses parents alors que
ces derniers ne connaissaient pas Dieu,
était une grave erreur. Et à cause de cela il a souffert terriblement
comme
vous venez de le lire. Si vous êtes dans la sorcellerie ou dans une
loge
satanique (Ordre de Malte, Franc-maçonnerie, Rose-Croix, Ordre des
Rameaux,
Éboka, Ordre souverain du Temple initiatique (Osti), Eckankar,
Homosexualité, ou
n'importe quelle autre loge satanique), et vous voulez quitter le camp
de
satan, allez vers les vrais serviteurs de Dieu, confessez toutes vos
œuvres de
manière honnête, et laissez-vous encadrer par eux ou par des vrais
enfants de
Dieu. Ne tombez jamais dans le piège de vous éloigner de la présence de
Dieu.
Quand vous êtes entourés de vrais enfants de Dieu, votre délivrance se
passe
avec moins de souffrances. Vous pouvez lire l'enseignement intitulé "Comment Quitter le Camp de satan", qui se trouve sur le site
mcreveil.org.
Que la grâce
soit
avec tous ceux qui aiment notre Seigneur
Jésus-Christ d'un amour inaltérable!
Chers frères et sœurs,
Si vous avez fui les fausses églises et voulez savoir ce que vous devez faire, voici les deux solutions qui s'offrent à vous:
1- Voyez si autour de vous il y a quelques autres enfants de Dieu qui craignent Dieu et désirent vivre selon la Saine Doctrine. Si vous en trouvez, sentez-vous libres de vous joindre à eux.
2- Si vous n'en trouvez pas et désirez nous rejoindre, nos portes vous sont ouvertes. La seule chose que nous vous demanderons de faire, c'est de lire d'abord tous les Enseignements que le Seigneur nous a donnés, et qui se trouvent sur notre site www.mcreveil.org, pour vous rassurer qu'ils sont conformes à la Bible. Si vous les trouvez conformes à la Bible, et êtes prêts à vous soumettre à Jésus-Christ, et à vivre selon les exigences de Sa parole, nous vous accueillerons avec joie.
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous!
Source & Contact:
Site Internet: https://www.mcreveil.org
E-mail: mail@mcreveil.org